Le maître-chien forme et éduque des chiens dans le but d'en faire des compagnons « utiles ». Une fois dressés, ces chiens aideront dans leur travail la police, l’armée, la gendarmerie, la sécurité civile ou les sociétés de gardiennage. Mais ils pourront aussi protéger et guider les personnes non voyantes ou handicapées.
Maître-chien, un métier en binôme, tout-terrain
Une complicité à toute épreuve
Le maître-chien fait travailler le chien lorsque celui-ci est encore jeune. Il lui apprend l’obéissance et la patience, lui apporte les soins nécessaires à sa bonne santé (nourriture, propreté…), l’initie à l’attaque et au port d’objets. Aucun dressage ne peut réussir sans une confiance réciproque entre l'animal et le maître-chien.
Au travers d'exercices, de jeux, de récompenses, le maître apprend au chien à lui obéir et à adopter des comportements significatifs. Selon sa spécialité, il lui apprend à marquer un arrêt devant chaque obstacle (chiens guides d'aveugles), à retrouver une personne après avoir flairé un objet lui appartenant (chiens d’avalanche…), à rechercher des drogues (chiens de recherche de stupéfiants)…
Anticiper des situations variées et complexes
Au quotidien, le maître-chien organise des exercices de pistage, habitue son animal à travailler dans différents contextes (feu, eau, neige…), éduque son flair pour retrouver des personnes, des produits de contrebande (drogues, cigarettes...), des explosifs, des personnes prises sous une avalanche, des bateaux chavirés en mer, des corps coincés lors d’un séisme, une inondation...
Le maître forme également le chien qui vivra aux côtés de personnes en situation de handicap physique ou sensoriel, pour les aider dans leurs gestes quotidiens : ouvrir ou fermer une porte, apporter un objet, décrocher le combiné du téléphone...
Ses terrains d'exercice
Le maître-chien, ou agent cynophile, peut être employé par une société privée de surveillance, des particuliers ou des industriels. Son activité consiste à faire du gardiennage d’immeuble ou à assurer la sécurité dans des centres commerciaux, lors d’événements sportifs, institutionnels ou culturels.
Des formations et des emplois sont proposés par la gendarmerie nationale (pour les volontaires et les sous-officiers), par l’armée (pour les militaires du rang et les sous-officiers) et par la police nationale (pour les gradés ou pour les gardiens de la paix). Ceux sont des emplois sûrs mais limités en nombre. Il sera nécessaire de réussir les tests ou concours d’entrée et souvent d’acquérir de l’expérience avant de pouvoir prétendre au métier de maître-chien, mais également suivre une formation d’agent cynophile après le recrutement.
Un métier physique aux horaires variables
Les horaires de travail varient en fonction du lieu d’exercice. Il peut travailler de jour (pour former des chiens guides d’aveugles), de nuit (pour surveiller des sites), les week-ends et les jours fériés (pour assurer des permanences, des événements...).
Les missions nécessitent de travailler souvent debout, aux côtés du chien, parfois durant plusieurs heures. Les déplacements sont également fréquents pour se rendre sur les lieux d’intervention.
Un savoir-être et des compétences spécifiques selon les missions
Pour exercer ce métier qui présente des risques, aimer les animaux ne suffit pas ! Il faut faire preuve d’une grande souplesse de caractère, d’une excellente adaptabilité et d’une bonne résistance nerveuse et physique. Il faut aussi savoir faire preuve d’autorité, de sang-froid, de patience, de compréhension, de douceur. Le sens de la psychologie et de la pédagogie est nécessaire, ainsi qu’une excellente condition physique et de l’endurance.
Certaines compétences supplémentaires peuvent être requises. Un maître-chien d’avalanche, par exemple, doit bien connaître la montagne et être un bon skieur. Autre exemple, pour travailler dans une société de gardiennage, le maître-chien doit maîtriser les techniques modernes de sécurité : télésurveillance, détection électronique…
À chaque mission sa formation
Les agents de sécurité en entreprise privée devront accéder à un titre professionnel d’agent cynophile de sécurité reconnu par l’État, accessible en formation continue. Le Certificat professionnel d’agent cynophile de sécurité est le seul diplôme reconnu et agréé par l’État. Pour y accéder, il faut être âgé de 18 ans, justifier d’un niveau scolaire de fin de 3e, posséder un casier judiciaire vierge, le permis de conduire B et un chien. La formation comprend des stages dans des sociétés de surveillance.
Niveau CAP : CAP agent de prévention et de sécurité
Niveau bac : BP agent technique de prévention et de sécurité
Depuis le 1er janvier 2010, les agents cynophiles doivent posséder une carte professionnelle obligatoire, être titulaire d’une certification spécifique d’agent cynophile.
À noter : la Gendarmerie nationale, l’armée de Terre, l'armée de l’Air & de l'Espace, la Marine nationale et la police forment directement leurs maîtres-chiens.
- Pour devenir maître-chien sauveteur aquatique, la Fédération nationale des maîtres-chiens sauveteurs aquatiques (FNMCSA) forme à ce brevet spécifique.
- Pour devenir éducateur de chiens guides d’aveugles, il faut obtenir le titre d’éducateur de chiens guides d’aveugles (niveau bac +2). Cette formation est proposée uniquement en alternance et dure 4 ans.
- Pour devenir maître-chien d’avalanche, il est nécessaire de passer par l’ANENA, le seul organisme français agréé pour la formation de cette activité. Le diplôme, un brevet d’État (BE), est délivré par la Direction de la Défense et de la Sécurité civiles du ministère de l’Intérieur.
Les conditions d’admission sont strictes : le candidat doit être titulaire du brevet national des premiers secours, avoir suivi la préformation et s’engager à prendre des permanences. Le chien, lui, doit être un mâle âgé de 1 à 4 ans, à jour dans sa vaccination, tatoué et reconnu en bonne condition physique.
Des rémunérations variables
Les salaires varient selon que le métier s’exerce dans l’armée, dans la police, dans le secteur associatif ou dans une agence de gardiennage et de sécurité. Environ 1 500 € brut par mois pour un maître-chien exerçant dans une société privée de gardiennage. S’il travaille dans la police, le salaire d’un maître-chien est fixé selon la grille indiciaire.
Vers plus de spécialisation
Un maître-chien de l’armée ou de la police peut suivre des stages de spécialisation avalanche et/ou pistage auprès de l’ANENA. Dans la police en particulier, un conducteur cynophile peut, après 2 ans d’expérience, devenir dresseur, puis moniteur régional.
Dans la sécurité privée, un maître-chien peut devenir chef d’équipe ou formateur. Il peut aussi se spécialiser dans le dressage de chiens ou d’animaux pour le cinéma et la publicité, ou bien se lancer dans l’élevage de chiens.