L’enseigne française de grande distribution de sport et de loisirs a à cœur de donner leur chance aux premières expériences professionnelles. L’entreprise s’attache d’abord à la personnalité des candidats avant leur diplôme, et surtout, à leur amour du sport et ses valeurs. Entretien avec Kamel Medjabra, responsable marque employeur & relations écoles, filière RH de Decathlon France.
Quels sont les différents univers professionnels chez Decathlon et quels sont les besoins ?
Kamel Medjabra : L’enseigne comptant 320 magasins en France, 80 % de nos besoins concernent des postes de conseillers-vendeurs. Mais Decathlon, ce n’est pas que du retail ! Ce sont aussi des entrepôts logistiques dédiés à la maîtrise de tout le cycle de vie du produit. Depuis 1986, en plus d’être distributeur, nous sommes également concepteur… ce qui fait qu’aujourd’hui, l’entreprise couvre plus de 400 métiers. Ainsi, nos besoins se répartissent entre la distribution et nos équipes d’offre et de conception, dans nos centres basés à Lille, Hendaye et au pied du Mont-Blanc, près de Chamonix. La demande varie suivant les régions, les grandes métropoles comme Lyon et Paris ayant naturellement des besoins plus importants et récurrents.
CDD, CDI, alternance… Quels sont les besoins de recrutement actuels ?
K. M. : À l’heure actuelle, près de 1 370 offres sont référencées sur toute la France ; un chiffre aussi conséquent que notre vivier d’apprentis. Nous recrutons actuellement près de 1 000 alternants et plus de 3 000 stagiaires, une fierté pour nous. Beaucoup de CDD travaillent en saison estivale ; certains resteront, peut-être en CDI, tandis que d’autres opteront pour de nouvelles expériences. Chaque année, nous recrutons près de 16 000 personnes, dont près de 13 000 nous rejoignent pour la première fois !
Quel est le bagage nécessaire pour travailler chez Decathlon ? Quels profils privilégiez-vous ?
K. M. : Decathlon fait partie des entreprises qui donnent leur chance à une première expérience professionnelle. On marche à la confiance, et tous les âges sont les bienvenus. D’un côté, les profils seniors sont très appréciés pour leur expérience, leur connaissance d’un sport spécifique et leur capacité à jouer collectif. De l’autre, les jeunes talents, entre 18 et 30 ans, sont extrêmement nombreux à nous choisir en tant qu’employeur potentiel. Quel que soit le profil, nous prêtons une attention particulière à une chose : la passion du sport ! Ajouté à cela, nous recherchons des personnes serviables, concrètes, énergiques, positives, engagées envers les autres et la planète.
Comment se déroulent les recrutements et comment se démarquer ?
K. M. : Chez Decathlon, on commence à lire le CV par le bas. C’est la personnalité qui nous intéresse avant tout. Ensuite, le manager local creuse la candidature et organise un entretien pour confirmer ou non sa qualité pour le poste. Une chose assez innovante que l’on s’autorise également, en fonction du recruteur bien sûr, c’est le CV vidéo. Nous pensons qu’aujourd’hui les personnes peuvent s’exprimer autrement que par les voies traditionnelles. Personnellement, j’aime beaucoup cette démarche, que je considère comme inclusive. Parce que certains candidats ne maîtrisent pas toujours les codes de la candidature, des esprits créatifs et dynamiques peuvent se révéler de manière beaucoup plus originale.
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Quelles perspectives d’évolution et de formation propose l’enseigne ?
K. M. : Notre management est basé sur « le droit à l’erreur ». C’est un positionnement très responsabilisant, qui permet à chacun de pouvoir oser, comprendre, apprendre. En termes de formation, comme nous recrutons sur les soft skills, il est important en interne de décliner un catalogue riche, tant sur les savoir-faire que les savoir-être. Les collaborateurs sont acteurs de leur développement et peuvent choisir chaque année des formations adaptées à leur environnement et leur montée de compétences. Notre plateforme « Decathlon academy » a été créée pour s’adresser à chacun des collaborateurs, sans exception.
Quelles actions menez-vous pour doper l’emploi inclusif, notamment auprès des publics issus de la diversité ?
K. M. : En septembre, Decathlon a ouvert son propre centre de formation d’apprentis (CFA) pour répondre à un besoin interne spécifique : recruter des techniciens et techniciennes de vente en atelier, un métier pénurique aujourd’hui en France. Trois prérequis pour l’intégrer : savoir lire, écrire et compter. Cette démarche participe à cette politique inclusive que l’on souhaite instaurer et faire grandir. On le voit dans le sport, la diversité est une vraie richesse ! L’enseigne travaille également avec l’Agence pour l'éducation par le sport (APELS), qui nous accompagne sur le sourcing de candidats. Nous menons également des opérations de job dating originales, à l’image de « Viens en short », qui permet aux candidats de venir en tenue sportswear, sans CV, et d’être recrutés dans le cadre d’entretiens collectifs et individuels, de challenges sportifs et d’ateliers. C’est aussi l’idée du dispositif « Du stade vers l’emploi », qui s’appuie là-encore sur les valeurs du sport pour booster les recrutements, autrement, loin du cadre formel habituel.
Un CFA pour allier sport et emploi
En septembre 2022, le centre de formation d’apprentis (CFA) de Decathlon accueillera 100 techniciens et techniciennes de vente en atelier motivés. La formation, qui se déroule sur un an en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, offre la possibilité d’intégrer les équipes de l’enseigne en CDI ou ressortir avec un diplôme reconnu par l’État. « À travers l’ouverture de l’école Decat’, nous faisons un pas de plus vers notre engagement auprès des passionnés du sport », précise Kamel Medjabra. Le centre de formation Decathlon a pour but de créer des vocations en offrant des formations 100 % en alternance sur des compétences qui répondent au besoin du marché avec la possibilité offerte aux apprenants de s’insérer dans la vie active chez Decathlon.
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