Vous venez de décrocher un entretien d’embauche pour le job de vos rêves. Vous avez tout lu, ou presque, sur l’entreprise dans laquelle vous postulez, vous vous êtes entraîné à parler de votre parcours et savez comment valoriser vos compétences… Bref, vous êtes prêt à répondre à toutes les questions du recruteur. Mais avez-vous pensé aux questions que vous allez lui poser de votre côté ? Il s’agit d’une étape fondamentale de votre entretien qui, comme pour le reste, doit être préparée. Pour vous y aider, nous avons rencontré deux experts du recrutement qui partagent avec vous tous leurs conseils.
Après une carrière en politique, Guillaume Rivalland, a créé le cabinet Exanter. Il a, auparavant, travaillé pendant plusieurs années pour un cabinet de chasseurs de tête pour cadres dirigeants et intermédiaires.
Mélanie Ouardirhi est coach professionnelle. Après plus de 15 ans en accompagnement des transformations stratégiques et innovantes au sein de plusieurs cabinets, elle a fondé l'agence C-MOUA qu'elle dirige aujourd'hui. Elle est par ailleurs ex-championne de France en danse contemporaine par équipe.
Poser des questions : une étape qui peut faire la différence
Lors d’un entretien, le recruteur va chercher à mieux vous connaître et à comprendre votre parcours. De votre côté, il s’agit d’un moment clé pour découvrir l’entreprise dans laquelle vous postulez, mais sous l’effet du stress, il est possible de ressortir en ayant oublié de demander plus d’informations sur le poste, l’équipe, l’entreprise…
Pour Guillaume Rivalland, « poser des questions fait pourtant la différence à deux niveaux : cela vous démarque, en montrant votre investissement pour préparer l’entretien et cela témoigne de votre curiosité ». Mélanie Ouardirhi ajoute qu’il est tout aussi important de le faire « pour éclaircir les points flous ou inexistants de l’annonce, et faire un choix de manière consciente et éclairée. Si vous acceptez ou non la mission, vous saurez pourquoi ! ».
- Guillaume Rivalland, expert en recrutement -
Le bon moment pour poser des questions
Selon Mélanie Ouardirhi, il n’y a pas de bon moment : « Il faut voir cet entretien comme une rencontre, un échange où chacun se découvre et voit si l’envie de collaborer est là. N’hésitez pas à poser vos questions au fil de la discussion, comme vous le feriez dans une conversation normale. Il s’agit avant tout d’un temps de découverte mutuelle, soyez donc attentif et à l’écoute tout en rebondissant sur ce que vous dit votre interlocuteur. »
« Bien sûr, faites-le sans lui couper la parole, en creusant les informations qui vous sont présentées au fur et à mesure et en osant demander plus de détails. « Pas d’impair, pas de faux pas sur ce point, l’essentiel étant de poser des questions ! », résume Guillaume Rivalland.
- Mélanie Ouardirhi, experte en recrutement -
Préparez les questions en amont de l’entretien
Le jour J, stressé, vous risquez de vous sentir submergé et de ne pas savoir quelles questions poser. Le meilleur moyen d’éviter le trou blanc est de bien vous préparer avant. « Pour cela, prenez une feuille et notez-y toutes vos questions en laissant de la place pour les réponses sur une colonne à droite et en surlignant les mots clés. Il vous sera bien plus facile de vous repérer et de ne pas perdre pied au moment de l’entretien », vous conseille Mélanie Ouardirhi.
Vous pouvez aussi organiser vos questions par grandes catégories : le poste, la mission, l’équipe, l’entreprise, les perspectives. « Mais ne demandez pas d’emblée des précisions sur les vacances ou les RTT. Préférez des questions sur l’organisation, l’actualité de l’entreprise, ce qui est attendu de vous et les évolutions possibles (formations, montée en responsabilité notamment). Si jamais rien ne vous vient, ayez en tête cette question qui est toujours bonne à poser : “Quelles sont les prochaines étapes du processus du recrutement ?”. Cela montre au recruteur que vous vous projetez et peut lui donner envie de faire pareil », précise Guillaume Rivalland.
L’objectif est avant tout de mieux cerner ce qui est attendu de vous. « Il vous faut comprendre le contenu de la mission mais aussi ses limites. Vous pouvez demander à qui vous serez rattaché, la composition de votre équipe, et plus globalement l’écosystème dans lequel vous allez évoluer. C’est toujours bon signe d’être face à un candidat qui s’intéresse à la dimension collective et globale de l’organisation », ajoute Mélanie Ouardirhi.
Quelques exemples de questions pour vous inspirer
- À quoi ressemble une journée type pour ce poste ?
- Comment se déroulera la prise de poste ?
- S’agit-il d’une création de poste ?
- Comment l’équipe s’organise-t-elle ?
- Quelles seront exactement mes responsabilités ?
- Qui sera mon manager direct ?
- J’ai vu dans les actualités de votre entreprise que [exemple selon entreprise], pouvez-vous m’en dire un peu plus sur ce sujet ?
- Quels sont les principaux enjeux auxquels l’entreprise est confrontée ?
Et la question du salaire dans tout ça ?
« Si le recruteur n’en parle pas, il faut la poser bien sûr, mais avec habileté ! », affirme Mélanie Ouardirhi. Déjà, posez la question en fin d’entretien. Pensez aussi à préparer et noter vos prétentions salariales, en parlant d’une fourchette (en KEuros bruts annuel et mensuel) et en vous valorisant justement. Besoin d’un coup de main pour y voir plus clair ? L’APEC vous propose un simulateur gratuit en ligne qui vous permet d’avoir une idée de la fourchette du salaire auquel vous pouvez prétendre.
Pour Guillaume Rivalland, tout dépend aussi du poste, de votre dernière expérience et des évolutions possibles : « Un bon moyen d’aborder le sujet peut aussi être de repartir de votre dernier salaire. Et surtout sans mentir, l’information est facilement vérifiable ».
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Des conseils bonus ?
Pensez à noter les réponses du recruteur au fur et à mesure, vous pourrez relire vos notes à la suite de l’entretien et demander d’autres précisions, le cas échéant. Pour Guillaume Rivalland, « un candidat peut très bien, à la fin de l’entretien, indiquer qu’il reviendra vers le recruteur s’il a des questions complémentaires. Il pourra les indiquer, par exemple, dans le mail de remerciements qu’il enverra par la suite. »
Enfin, à la fin du processus, en cas de réponse négative après votre entretien, Mélanie Ouardirhi vous conseille de « ne pas hésiter à demander des feedbacks. Vous pouvez par exemple contacter la personne que vous avez rencontrée et lui dire : « Je comprends parfaitement votre décision, mais dans un objectif d’amélioration continue, j’aimerais savoir ce que j’ai réussi et ce que je peux améliorer ». C’est constructif, cela permet souvent de garder confiance en soi, et dans tous les cas, de progresser pour les entretiens à venir. »