Lancer sa microentreprise : 5 conseils pour éviter les faux départs

Avoir une idée de génie pour créer votre petite entreprise ne garantit pas son succès. En revanche, être honnête envers vous-même, impliquer votre entourage dans votre projet ou faire appel à des professionnels vous assure un démarrage sur des bases saines. Faites le point avant de vous lancer dans la course.

Fixez-vous des objectifs clairs et réalistes

Pourquoi ? Pour ne pas perdre de temps, partir dans une mauvaise direction ou faire des dépenses inutiles. Appuyez-vous sur la méthode SMART, qui permet de formuler un objectif…

  • Spécifique : soyez précis sur ce que vous souhaitez accomplir. Par exemple, ne dites pas : « Je veux gagner de l’argent », mais « Je veux générer 1 000 euros de chiffre d’affaires par mois ».
  • Mesurable : établissez des critères pour évaluer vos progrès. En fixant, notamment, le nombre de clients minimum à atteindre.
  • Atteignable : prenez en compte vos ressources, votre temps et vos compétences. Pouvez-vous consacrer au moins dix heures par semaine à votre activité ?
  • Réaliste : imaginez un objectif pertinent par rapport à votre activité. C’est la clé à long terme du succès.
  • Défini dans le temps : fixez une échéance pour chaque but. Par exemple, augmenter votre chiffre d'affaires de 20% d'ici la fin de l'année.

Vérifiez la compatibilité entre votre projet et votre vie personnelle

L’entrepreneuriat est très différent du salariat. Votre microentreprise et votre vie quotidienne seront liées l’une à l’autre. Les questions à vous poser avant de vous engager :

  • Les exigences de votre projet et votre personnalité sont-elles en adéquation ? Listez vos motivations, vos attentes, votre savoir-faire, vos ressources…
  • Votre entourage, qui vous connaît bien, vous voit-il exercer ce métier ? Vous soutient-il ?
  • Assumerez-vous dans la durée certaines contraintes horaires ? Vous rêvez de devenir boulanger, mais pourrez-vous vous lever à 3 heures du matin tous les jours ?
  • Quel sera l’impact de votre métier sur votre vie familiale ? La présence d'un bébé, par exemple, peut compter dans la balance.
  • Pouvez-vous effectuer une visite en entreprise pour en savoir plus ? Une immersion vaut parfois mieux que mille mots.

Entourez-vous de bons professionnels

Pour assurer le développement et la gestion de votre microentreprise, faites appel…

  • À un conseiller en création d'entreprise : BGE, France Travail, conseil en évolution professionnelle (CEP)… Un pro vous accompagnera dans toutes les étapes de la création d'entreprise, de l'étude de marché jusqu'au choix des financements. Il existe même des réseaux en fonction de votre profil : si vous êtes une femme, un habitant en quartier prioritaire de la poltique de la ville (QPV), une personne ayant rencontré des difficultés financières, une entreprise innovante…
  • À un expert-comptable : il vous aidera dans la gestion de la comptabilité, des obligations fiscales et sociales. Et il vous conseillera en matière de gestion financière.
  • À un avocat spécialisé en droit des affaires : il vous guidera sur les aspects juridiques de la création d'entreprise (choix de la forme juridique, rédaction des statuts, contrats…).
  • À un coach ou un mentor : rapprochez-vous d’associations ou de pépinières pour bénéficier de l’expérience d’autres entrepreneurs. En bonus, vous élargirez votre réseau.
  • À un associé : pourquoi ne pas envisager de trouver un partenaire, si vous sentez qu’il vous manque des compétences ?

Consolidez votre réseau

Qu’est-ce qu’un réseau ? De nouveaux clients, des fournisseurs de confiance, des partenaires commerciaux, des prescripteurs… et bien plus encore. Soigné et sollicité de la bonne manière, ce maillage vous ouvrira de nombreuses portes.
Trois clés pour développer un réseau de qualité :

  • Participez aux événements tels que les salons, les conférences, les rencontres entre entrepreneurs. Attention, il en existe beaucoup. Préférez la qualité à la quantité : renseignez-vous sur le sujet, le lieu, les intervenants pour bien choisir où consacrer votre énergie.
  • Rejoignez des clubs d'entrepreneurs ou des associations professionnelles liées à votre secteur d'activité.
  • Utilisez les réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn pour entrer en contact avec des professionnels de votre domaine.
Mais prudence : si vous ne sollicitez votre réseau que pour demander quelque chose, cela ne fonctionnera pas. Ou pas longtemps. Soyez actif, faites-vous connaître, proposez votre aide et partagez votre expertise.

Verrouillez l’administratif

Créer sa microentreprise ne se fait pas d’un claquement de doigts. Et de nombreuses options auront une incidence sur la vie de votre entreprise ou sur vos revenus. Quatre étapes importantes :

  • L’inscription : l’Urssaf a facilité les démarches d’inscription grâce au guichet unique. Pensez cependant à réunir tous les documents nécessaires.
  • Le statut : assurez-vous qu’il est adapté à votre projet, en prenant en compte les plafonds de chiffre d'affaires et les autres spécificités.
  • Les obligations comptables et fiscales : vous devez ouvrir un compte bancaire professionnel, tenir une comptabilité simplifiée et déclarer votre chiffre d'affaires régulièrement. Un expert-comptable peut vous accompagner.
  • Le paiement des cotisations : transmettez votre chiffre d’affaires à l’Urssaf afin de payer vos cotisations, tous les mois ou tous les trimestres.

Assurez vos revenus en attendant que votre microentreprise prospère

  • L'allocation chômage : si vous êtes demandeur d'emploi, vous pouvez choisir de maintenir vos allocations pendant la phase de création de votre entreprise. Deux options principales : le maintien partiel de l'ARE (Aide au retour à l'emploi) ou le versement de l'ARCE (Aide à la reprise ou à la création d'entreprise). Attention, vous devez être inscrit à France Travail avant de vous inscrire à l’Urssaf.
  • L’Aide à la création ou à la reprise d'une entreprise (ACRE) : elle assure, sous conditions, une exonération partielle des charges sociales pendant les premiers mois d'activité.
  • Le Contrat d'appui au projet d'entreprise (CAPE) : il permet de créer votre société en bénéficiant d'un accompagnement par une entreprise ou une association, tout en conservant vos allocations chômage le temps du développement de l'activité.
  • Les aides régionales ou locales : certaines régions ou collectivités proposent des soutiens spécifiques pour la création d'entreprise. Rapprochez-vous des instances locales pour connaître les dispositifs disponibles.
  • Les incubateurs et les accélérateurs : ils peuvent vous offrir un appui sous forme de mentorat, de locaux, de ressources et parfois de financement.