« Surtout, ne dites pas que vous avez démissionné »
NON – Il n’y a aucune obligation légale ou morale à expliquer au recruteur le scénario de fin de votre dernier contrat de travail. Mais cacher une démission n’est pas forcément une bonne option. D’abord parce que tout peut théoriquement se savoir, surtout au sein d’un même réseau professionnel ou domaine d’activité. Ensuite, parce que votre recruteur peut contacter, avec votre accord, votre précédent employeur pour demander des références ou des informations sur votre compte. Certains cabinets de recrutement réclament même systématiquement des références. Alors visez la transparence, car un mensonge pourrait briser dans l’œuf la confiance entre votre potentiel employeur et vous.
« Éludez le sujet, vous n’êtes pas là pour ça »
NON – Mettre la poussière sous le tapis ne la fait pas disparaitre. Alors abordez le sujet, mais sobrement et positivement. De plus, il est très probable que l’employeur soit curieux de connaitre les raisons de votre démission, car voici ce qu’il se dit : « va-t-il (ou elle) me faire le même coup ? »
À vous de montrer que vous n’êtes pas un « serial-démissionneur », mais une personne qui est partie avec de bonnes raisons, pour poursuivre votre carrière de façon raisonnée.
« Dites que vous êtes parti sur un coup de tête »
NON – L’impulsivité n’est pas une qualité rassurante, encore moins dans le contexte d’une démission. Rassurez-donc le recruteur en expliquant que la démarche est réfléchie : vous recherchez de nouveaux défis, vous avez déménagé, vous avez fait évoluer votre organisation de vie pour des raisons familiales, etc.
« Critiquez votre ancien manager sur le plan relationnel »
NON - Si nombre de démissions ont pour cause le relationnel, ne vous appesantissez pas sur la question. Ce n’est pas forcément bien vu et ça amène l’entretien sur un terrain négatif… alors que vous êtes en opération séduction ! Abordez donc cet aspect seulement si le recruteur demande des précisions, et de façon factuelle et professionnelle.
Exemples d’arguments recevables : « Mon manager ne m’encadrait pas à la mesure de son rôle, d’où des hésitations sur mes dossiers », « Il mettait une pression démesurée sur mes épaules et il était difficile de tenir mes objectifs », etc. Il faut éviter de glisser dans le registre relationnel et émotionnel, du style « Il était désagréable avec moi ». De cette manière vous donnez des indications utiles sur vous. L’employeur ne vous retiendra pas s’il pense offrir sur ce poste ces mêmes conditions de pression, et il en sera mieux ainsi.
À l’inverse, une personne qui désire progresser dans sa carrière avec plus de responsabilités managériales, par exemple, ou un renforcement de ses compétences techniques, pourra le séduire et être retenue sur ces aspects.
« Rabaissez votre précédente entreprise »
NON - Là encore, terrain glissant ! C’est mal vu et malvenu, quand bien même l’on parle d’un concurrent direct. Les réseaux professionnels sont plus resserrés qu’on ne le pense, et critiquer des entreprises lors d’un entretien d’embauche est l’inverse de l’esprit de l’exercice. Et même si le recruteur vous tend la perche, rien ne dit qu’il est bien intentionné... Gardez votre calme et dites que toute expérience est bonne à prendre, que cela vous a permis de monter en compétences, etc. Appliquez-vous toujours à faire ressortir le positif de chaque expérience.
« Adoptez une posture de raison et d’humilité »
OUI - C’est très apprécié, car même si le recruteur ne saura jamais tout de votre histoire, vous voir capable de faire deux poids deux mesures à propos de la démission (notamment dans le cas d’un contentieux) vous mettra toujours en valeur. Il verra en vous une personne capable d’autocritique, avec qui l’on peut parler, avancer, construire et se projeter.
S’entrainer à l’entretien d’embauche
Avec un proche :
Entre les conseils ci-dessus, un simulateur d’entretien et la réalité, il y a un monde ! Alors tentez cette option gratuite et très utile : un ami vous pose les questions attendues de l’employeur, et vous y répondez plusieurs fois. Un super échauffement pour être fluide et à l’aise le jour J !Depuis chez vous, de façon autonome :
- Mon simulateur d’entretien, à retrouver sur l’Emploi Store ;
- Sur le simulateur de l’Association pour l’emploi des cadres (APEC).
Avec un conseiller/consultant :
- Avec votre conseiller France Travail ;
- Avec un consultant APEC.