Dans le domaine de la logistique, tous les entrepôts fonctionnent à peu près selon le même principe : des produits arrivent dans l’entrepôt en provenance des fournisseurs pour être stockés, puis repartent pour être livrés aux clients. Cependant plusieurs évolutions technologiques modifient et vont continuer de modifier le travail en entrepôt dans le futur.
De plus en plus de robots dans les entrepôts
Une des images qui vient en tête quand on parle de robotisation dans les entrepôts est celle des petits robots d’Amazon qui déplacent des étagères de produits et les amènent aux employés qui vont ensuite sélectionner le produit à expédier (voir la vidéo). Le but de ces robots est d’éviter qu’un employé (qu’on appelle picker dans le jargon) ne perde du temps à aller chercher le produit en question. Ce type de robots ne se trouve encore que dans un petit nombre d’entrepôts, essentiellement dans le secteur de l’e-commerce (pour un exemple d’automatisation moins révolutionnaire que celui d’Amazon, nous vous conseillons cette vidéo sur l’automatisation d’un entrepôt de l’entreprise Würth qui vend de l’outillage).
Les projets de robotisation en entrepôt ne s’arrêtent cependant pas aux robots déplaçant des palettes ou des étagères de marchandises. Une des prochaines étapes sera de concevoir des robots capables de saisir, sans les détériorer, des objets de taille variable. Par ailleurs, dans l’e-commerce notamment, l’empaquetage est une tâche complexe qui aujourd’hui est majoritairement réalisée par des humains. En effet, elle demande de la dextérité. Mais dans le futur, des robots empaqueteurs performants pourraient être développés.
Une start-up française, Exotec, met en place un système de robots Skypod pour le e-commerce
L’intelligence artificielle pour optimiser constamment l’activité dans l’entrepôt
Dans les entrepôts, les données sont une ressource essentielle. L’entreprise a besoin de savoir à tout moment ce qu’elle a en stock, combien de commandes elle reçoit dans un laps de temps donné, quelles sont les ressources humaines dont elle a besoin pour traiter les commandes…
Un grand nombre d’évolutions vont permettre d’augmenter les données disponibles : par exemple avec les puces RFID qui remplacent peu à peu les codes-barres, il est possible de localiser un produit dans l’entrepôt, sans avoir besoin de le scanner avec un lecteur de codes-barres traditionnel, et ainsi de connaître sa position en temps réel (pour découvrir l’utilisation des puces RFID sur des produits individuels, voir cette vidéo).
À l’avenir, tous les robots et équipements de l’entrepôt seront connectés en permanence et échangeront des informations.
En nourrissant des algorithmes d’intelligence artificielle avec toutes les données de l’activité, on peut optimiser les différents processus. Les algorithmes réguleront la circulation des robots dans l’entrepôt ; ils détermineront où stocker chaque produit ; ils prévoiront les besoins en main d’œuvre et en robots en fonction de l’intensité de l’activité ; ils fixeront de manière fine les objectifs des travailleurs (combien de commandes à traiter par heure par exemple).
Plus un entrepôt aura des références produit nombreuses (par exemple dans l’e-commerce), plus l’intelligence artificielle sera utile pour gérer cette complexité et simplifier le travail humain.
Bien utilisées, les évolutions technologiques pourraient aider à améliorer les conditions de travail en entrepôt
L’intelligence artificielle et les robots vont sans doute contribuer à augmenter la productivité des travailleurs en entrepôt (c’est-à-dire qu’un travailleur pourra effectuer davantage de tâches en un temps imparti).
Ces évolutions vont également contribuer à modifier certains rôles dans l’entrepôt (on a parlé des pickers qui seront de plus en plus assistés par des robots qui iront chercher les marchandises dans les rayonnages). D’autres rôles seront aussi créés, notamment dans des tâches de supervision et de maintenance des robots.
Au niveau des conditions de travail la robotisation peut alléger certaines tâches difficiles (notamment le transport de colis lourds ou les longs déplacements dans les rayonnages). Bien utilisée, l’intelligence artificielle pourrait aider à réduire les troubles musculo-squelettiques (qui sont souvent liés à la répétition des mêmes gestes) en effectuant un suivi individualisé des travailleurs et en leur permettant de réaliser d’autres gestes quand on jugera qu’ils ont passé trop de temps sur la même tâche.