Assistante de service social, la voie de l'apprentissage : témoignage de Marie

Après avoir saisi l'opportunité d'une offre d'apprentissage au sein d'un service d'action sociale de l'Armée, Marie expérimente le métier en pratique. Rencontre.

Marie a 19 ans, et poursuit actuellement la deuxième année de sa formation d'assistante de service social, dans le cadre d'un contrat d'apprentissage, au sein de l'IRFSS (Institut régional de formation sanitaire et sociale) de la Croix-Rouge de Moulins, dans l'Allier. Après avoir saisi l'opportunité d'une offre d'apprentissage au sein d'un service d'action sociale de l'Armée, elle expérimente le métier en pratique, confrontant ainsi les enseignements reçus aux situations des militaires qu'elle accompagne. 

Comment est né votre projet de devenir assistante de service social ?

Je réalisais un bac professionnel de formation « services de proximité et vie locale », qui s'appelle désormais « animation, enfants et personnes âgées » (NDLR : ce diplôme « a pour objet de certifier des animateurs généralistes capables de concevoir et réaliser des activités d’animation de nature variée, notamment auprès d’un public jeune et de personnes âgées en perte d’autonomie »). J'ai réalisé deux stages d'un mois au sein d'un centre hospitalier avec une assistante de service social (AS). En travaillant avec elle, j'ai découvert le métier d'AS, qui m'a intéressé et donné envie de faire cette formation.

Est-ce qu'avant de découvrir ce métier, vous aviez songé à vous former à d'autres métiers du social ?

Non, au départ j'étais partie dans le domaine sportif par le biais de l'animation, avec ce bac pro. Je m'étais dit que je ferais ce bac pro et après un brevet professionnel d'éducateur sportif. Et en fin de compte, je me suis rendu compte que je trouvais plus d'intérêt dans le domaine de l'assistante sociale, que dans le sport, qui était plus une passion qu'une envie.

Qu'est-ce qui vous a attirée dans ce métier, en le voyant exercé dans un centre hospitalier ?

J'étais dans un service de gérontologie avec des personnes âgées. Ce qui m'a plu c'est tout ce qui touchait à l'accompagnement des personnes qui rentraient à l'hôpital, faire connaissance avec eux, et travailler avec eux le projet de sortie. Si c'était pour un retour à domicile et il fallait voir avec eux comment ils l'envisageaient. Et quand cela concernait l'entrée en Ehpad, il s'agissait d'un travail autour de l'acceptation du fait qu'ils ne pourraient pas rentrer chez eux mais devraient rentrer en institution, et que leur vie allait changer. Tous ces échanges et contacts avec ces personnes âgées, c'était très enrichissant. Cela m'a donné envie d'aller plus loin.


« Ce qui m’a surtout attiré c’est tout l'aspect relationnel
et la relation de confiance que l'on construit avec les usagers. »

La voie de l'apprentissage connaît actuellement un certain développement dans le domaine du travail social. Y a t-il d'autres apprentis dans votre classe ? Je suis la première en Auvergne à se former au métier d'assistante sociale par la voie de l'apprentissage. La seule école qui forme en apprentissage en Auvergne, c'est la Croix-Rouge de Moulins, et ils ont commencé cette année avec moi, parce qu'on a eu une offre d'apprentissage de la part du Ministère de la Défense. Jusque là, il n'y a eu que des stages d'une durée de six mois, comme pour les autres étudiants de ma promotion. J'ai donc signé le 1er septembre dernier un contrat de deux ans, pour travailler au sein d'une antenne d'action sociale de l'Armée. J'ai un statut de salariée, après une première année de cursus classique, avec deux mois de stage et six mois de formation théorique. Et quand au mois de mai l'an dernier, nous avons eu cette offre de poste, j'ai postulé en me disant que je tentais l'expérience, et que si j'étais prise, l'apprentissage me permettrait d'enrichir mon savoir.
 

« Le contrat d'apprentissage permet d'accumuler plus d'expérience » 

Quel intérêt voyez-vous à vous former par la voie de l'apprentissage, plutôt qu'à travers des stages ?

Tout d'abord, je passe plus de temps au même endroit, donc j'ai plus de temps pour découvrir la structure et pour m'adapter à son fonctionnement. Il y a aussi l'avantage de la rémunération, qui me permet de ne pas m'inquiéter pour mes études par rapport à tout ce qui touche au domaine de l'argent. Et en ce qui concerne l'accompagnement des personnes, je sais que je peux les suivre pendant deux ans, et que j'aurai quand même le temps de les préparer à mon départ. Alors que les filles qui sont en stage, le temps de mettre en place la relation de confiance et le suivi, en six mois ça va très vite. Le contrat d'apprentissage permet donc d'accumuler plus d'expérience, et on a peut-être moins le goût d'inachevé qu'avec des stages de six mois.

Quelles sont vos missions au sein de ce service d'action sociale de l'Armée ?

L'assistante sociale est implantée sur une unité militaire, et les personnes que nous recevons - que nous appelons « ressortissants » - viennent sur rendez-vous au service social, soit pour un accompagnement lié au travail, soit sur le plan privé, familial. Nous les accompagnons d'un point de vue psycho-social, et aussi pour des besoins de matériel, ou encore en mobilisant des soutiens financiers. En fonction de leurs problématiques, nous mettons en place des objectifs pour les amener vers la réussite.

Quels sont les aspects de la vie professionnelle sur lesquels vos interventions peuvent porter ?

Dans le domaine professionnel, il y a ce qui est lié au handicap, à l'aménagement de postes, avec l'accompagnement sur le dossier MDPH et la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Et après, dans le domaine privé, cela peut par exemple consister à accompagner les personnes lors d'une séparation, à leur donner connaissance de leurs droits et des aides diverses qui existent. 

Comment bénéficiez-vous de l'expérience de votre maître d'apprentissage, elle-même assistante de service social ?

Je bénéficie de son expérience tous les jours, puisque j'échange avec elle sur le savoir-faire, le savoir-être, et sur les compétences que je n'ai pas forcément, mais qu'elle me transmet, notamment des éléments théoriques que je n'ai pas toujours à l'école.

Est-ce qu'il y a déjà des aspects que vous préférez dans votre métier ?

Le contact humain et l'accompagnement de la personne, cela reste l'essentiel. Nous avons certes des outils pour accompagner les personnes, mais je ne vais pas valoriser les outils. Il arrive qu'une personne vienne me voir pour résoudre un problème financier, mais avec quelque chose qui va se cacher derrière. Et c'est en construisant une relation de confiance avec la personne que je vais peut-être découvrir cette autre problématique, et pouvoir l'accompagner face à celle-ci.

Comme Marie, si vous souhaitez vous orienter vers un contrat en alternance pour vous former et apprendre un métier, découvrez le dossier consacré à l’alternance et parlez-en à votre conseiller France Travail !