1/ Pour travailler au rythme de la mer
Vous vivez en France ? C'est un bon début. En effet, vous l'avez sans doute remarqué, la France possède un large littoral, de près de 20 000 kilomètres. Ce qui aide à en faire le deuxième producteur de coquillages en Europe.
Ainsi, d'après FranceAgriMer (établissement national des produits de l'agriculture et de la mer), en 2020, ce ne sont pas moins de 145 100 tonnes de coquillages issus de la conchyliculture qui ont été vendus en France métropolitaine. En haut du podium figurent les huîtres, avec 92 900 tonnes vendues, devançant les moules (48 900 tonnes), et les autres coquillages (palourdes, ormeaux, pétoncles et autres...).
Pour récolter ce prestigieux fruit de mer, il vous faudra suivre le rythme des saisons. Ainsi, vous apprendrez peut-être au passage pourquoi les huîtres peuvent être laiteuses l'été, sans devenir mauvaises pour autant.
2/ Parce qu'il est possible d'évoluer vers différents métiers
Les entreprises ostréicoles sont de tailles variables. Aussi, logiquement, plus l'entreprise sera grande et plus les postes qu'elle comprend seront spécialisés, par exemple sur la fonction commerciale ou sur la production.
Ainsi, à partir d'une certaine taille de société, des postes de management existent, et vous aurez la possibilité d'évoluer ou de vous spécialiser sur une fonction en particulier.
Et au-delà du métier d’ostréicole, vous pourrez si vous le souhaitez, évoluer vers d'autres métiers du secteur maritime, plus ou moins en mer ou sur terre, ou tout simplement changer de coquillage, en optant pour la mytiliculture (culture des moules).
3/ Parce qu'il s'agit de produits écologiques et bons pour la santé
S’il existe différentes méthodes de production, l'huître reste un produit naturel, adapté à une économie en circuit court. Les huîtres sont également un coquillage qui capte le carbone (on estime que la production de 2 huîtres retire 60g de CO2), et dont la production n'en rejette pas. Par ailleurs, certains ostréiculteurs appliquent une démarche écologique au traitement de leurs déchets, qui sont recyclés en engrais de qualité pour des maraîchers locaux.
À l'heure où les enjeux autour d'une alimentation saine et durable se font de plus en plus cruciaux, la production d’huîtres peut y contribuer. Et pas seulement à la veille du réveillon, mais toute l'année !
Pour aller plus loin : travailler dans le développement durable
4/ Parce que même sans diplôme, vous pouvez y faire votre place
Quand on recherche un emploi, un avantage que l'on peut trouver dans l'ostréiculture, c'est son ouverture. En effet, le diplôme n'est pas une barrière pour devenir ouvrier ostréiculteur. Ce qui peut faciliter les choses, par exemple quand on souhaite réaliser rapidement une reconversion professionnelle. Bien sûr, la possession d'un diplôme sera toujours un plus, pour le salaire comme pour vos compétences. Et il est indispensable pour s'installer de manière indépendante. Il peut s'agir d'un BEP agricole ou d'un diplôme de niveau Bac (Brevet de technicien agricole, Brevet professionnel, Bac professionnel...) en aquaculture, ou encore d'un CQP (Certificat de qualification professionnelle).
5/ Parce que vous ne redoutez pas le travail physique
Autant être honnête : pour devenir ostréiculteur, mieux vaut ne pas avoir peur de se mouiller ! Il faut être prêt à affronter les éléments, les marées par exemple ne doivent pas vous faire peur. Et mieux vaut veiller à avoir la forme : l'activité nécessite une certaine condition physique, notamment pour tout ce qui concerne la manutention des poches d'huîtres. Un travail physique toujours mené en coordination avec la mer. Grâce à des collecteurs placés en mer, vous participerez au captage naturel des naissains - les larves d'huîtres - initiant le parcours qui les mènera jusqu'à une belle assiette !
Les passionnés de la mer - Ostréiculteur
3 questions à Adrien Teyssier, ostréiculteur à Blainville-sur-Mer, dans la Manche
Quelles sont les principales qualités requises pour devenir ostréiculteur ?
Il faut aimer être en contact avec les éléments, parce qu'on travaille quand même beaucoup avec la nature, en extérieur. Il y a une moitié de l'activité réalisée en bâtiment, dans nos ateliers, et une autre à la marée, toute l'année. En Normandie nous avons de très grandes marées, la mer se retire sur plusieurs kilomètres, et nous descendons en tracteur pour travailler nos huîtres dans les parcs à huîtres. C'est un travail assez physique, qui demande d'être en bonne forme. Nous sommes des ostréiculteurs traditionnels, donc nous suivons le rythme des saisons pour capter les petites huîtres en mer sur nos supports, et ensuite les élever sur nos parcs.
Comment diversifiez-vous le métier ? Et quelles sont les autres domaines vers lesquels il peut vous permettre d'évoluer ?
Il y a le travail en mer et le travail en atelier, et également l'expédition des produits. Ainsi certains producteurs vendent toutes leurs huîtres en gros, et d’autres font les marchés, comme nous. Quand on est ostréiculteur, on peut capter ses huîtres, les élever et les vendre au consommateur final. Et c'est quelque chose d'assez gratifiant. Ensuite, au cours d'une carrière, on peut évoluer vers d'autres coquillages, par exemple avec la mytiliculture (élevage de moules), d'autant plus que certains ostréiculteurs sont en même temps mytiliculteurs. Ensuite, la spécialisation dépend de la taille de l'entreprise.
Comment êtes-vous organisés dans votre entreprise ?
Comme nous sommes une entreprise de grande taille, nous nous répartissons les tâches. Moi je suis au commerce, je gère tout le travail avec les poissonniers, grossistes et restaurateurs. Ma sœur vend sur les marchés avec mon père, et mon oncle et mon cousin vont sur les parcs, en mer, pour le travail de production pure. Dans des sociétés plus petites, les ostréiculteurs travaillent sur leur parc de production, et ils font les marchés le week-end. Il est donc possible de s'intéresser plus à la vente au détail, développer plus de la vente aux particuliers, avec les marchés ou alors développer la vente pour les professionnels poissonniers, restaurateurs ou grossistes. Ou alors on peut aussi se concentrer sur le travail du produit de l'huître, et revendre tout en gros à des expéditeurs.