1- « Votre honneur », utilisez vous vraiment un maillet pour garder le silence dans la salle d’audience, et portez-vous une perruque blanche ?
Non !
Ces symboles nous viennent droit des Etats-Unis et de Grande-Bretagne. En France, rien de tout ça. Les magistrats portent au-dessus de leurs vêtements une robe noire à col blanc pendant l’audience, et pas de perruque. On peut parfois les appeler président quand leur fonction le requiert, mais jamais « Votre honneur ». Enfin, le très symbolique maillet n’a pas de place dans les tribunaux de France.
Le saviez-vous ?
Les magistrats occupent diverses fonctions : le magistrat du siège rend des décisions conformément au droit, il juge des affaires civiles ou pénales. Le magistrat du parquet ne rend pas de jugement, il représente la société qu’il est chargé de défendre.
2- Les greffiers, super-dactylos ?
Faux !
Si les greffiers ont bien pour mission de prendre la note d’audience, ce qui explique en partie cette idée reçue, leurs missions sont bien plus complexes. Ils sont garants de la procédure, et en ce sens doivent avoir une fine connaissance des textes de droit et de leur application. Cette expertise fait d’eux un acteur indispensable au bon fonctionnement de la justice : un procès ne peut pas se dérouler sans qu’un greffier soit présent, et c’est leur signature sur un jugement qui rend l’acte authentique ! Son travail auprès et avec le magistrat, ses qualités relationnelles lors des échanges avec les justiciables, et sa bonne organisation pour un suivi de dossier de A à Z, font de lui un professionnel du droit indispensable à la procédure. Comme l’explique Rudy, « On est là pour apporter notre expertise et notre savoir-faire, tant dans la relation avec les acteurs de la justice que sur la procédure. Le travail commence en amont du dossier, continue pendant l’audience et après celle-ci. Nous avons de réelles responsabilités. »
Le ministère de la Justice recrute des greffiers. Détenteur d’un bac+2, si vous avez un penchant pour le droit et le sens du détail, inscrivez-vous au concours sur lajusticerecrute.fr/devenez-greffier du 9 novembre 2023 au 12 janvier 2024.
3- Gardien de prison ou surveillants pénitentiaires ?
Ce n’est pas la même chose…Les surveillants pénitentiaires, ainsi nommés depuis plus d’un siècle, n’ont plus pour rôle unique la simple ouverture ou fermeture de portes. C’est la mutation de leurs missions, après la première guerre mondiale, qui appelle ce changement d’appellation. On leur confie en effet la double mission de garde et d’amendement des détenus. En 1919, pour entériner ce nouveau nom, le garde des Sceaux indiquait « [ce sont] des agents qui ne se contentent pas de la garde des prisonniers, mais qui prennent souvent une part effective au relèvement moral et au patronage des détenus et pupilles » (Revue pénitentiaire, 1919, p. 205-206).
Traduction moderne : la notion de surveillant laisse plus de place à la diversité de leurs missions. Si elle suggère toujours des fonctions liées à la protection et de sécurité, elle ouvre la perspective de la réinsertion et de l’accompagnement au quotidien des personnes détenues. Premier point de contact en détention, les surveillants pénitentiaires sont ainsi des acteurs à part entière du parcours d’incarcération.
Le ministère de la Justice recrute actuellement des surveillants pénitentiaires, retrouvez toutes les informations ici.
4- Condamnation = prison ?
Pas toujours !
Si un certain nombre de condamnations mènent à l’incarcération, il existe également des peines alternatives à l’incarcération. Travaux d’intérêt général, suivi par bracelet électronique, suivi socio-judiciaire, ces condamnations sont accompagnées par les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation. Ils s’assurent que la peine prononcée est respectée, et travaillent avec la personne condamnée pour identifier des leviers de réinsertion dans la société (formation ou emploi, logement, suivi médical…). Leur mission de lutte contre la récidive est essentielle, et ils la mènent aussi bien auprès de ces personnes suivies en « milieu ouvert » (en dehors de la prison au sein de services pénitentiaires d’insertion et de probation – SPIP) qu’auprès des personnes incarcérées (on appelle ça le « milieu fermé », au sein d’établissements pénitentiaires).
Pour en savoir plus sur la façon dont ces professionnels exercent leurs missions, découvrez le témoignage d’Antoine, qui travaille en milieu ouvert, ou celui de Sabrina, en milieu fermé ! Entre entretiens avec les personnes suivies par la justice, ateliers collectifs et rédaction de recommandations, leur quotidien est particulièrement varié. Et pour aller plus loin… Renseignez-vous sur le concours ! Le ministère de la Justice recrute actuellement des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation.
5- Les éducateurs s’occupent des mineurs sans famille
Vrai et faux.
Deux situations à ne pas confondre : les enfants en danger ou privés de famille et les mineurs en conflit avec la loi !
Les enfants en danger sont confiés à l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), qui dépend des départements et qui s’occupe aussi des enfants privés de famille. L’ASE met en œuvre des actions de prévention, de repérage des conduites à risques et de protection.
La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), qui dépend du ministère de la Justice, peut également exercer des mesures ordonnées par le juge des enfants en assistance éducative, en faveur des enfants en danger.
Les mineurs en conflit avec la loi, c’est-à-dire mis en cause dans des procédures pénales, sont quant à eux exclusivement suivis par la PJJ. Les éducateurs veillent à la protection, l’éducation et l’insertion des jeunes aux côtés de leurs familles dans le cadre de mesures éducatives ou de peines prononcées au pénal par les juges des enfants. Ils apportent aux magistrats une aide à la décision et élaborent les jeunes et leurs familles un projet individuel qui permet de travailler à leur réinsertion et de lutter contre la récidive, qu’ils restent au domicile familial ou qu’ils soient placés dans une structure de la PJJ ou incarcérés.