À Dole dans le Jura, Sébastien, 25 ans, travaille à un nouvel emballage des petits beurres d’un leader français de la biscuiterie. Bien plus à l’ouest, à Château-Gontier-sur-Mayenne, Ludivine, 24 ans, est chargée de mission Santé, Sécurité et Environnement dans l’usine du premier fabricant mondial de centrales de traitement d’air en composite polyester pour l’industrie agroalimentaire. À Montreuil, Nasreddine, 25 ans, s’applique à l’amélioration énergétique des bâtiments dans une société experte des réseaux de chaleur. Enfin, à Arzal dans le Morbihan, Nikolaï, 23 ans, œuvre à la certification ISO 50 001 chez Silvadec, le premier fabricant en Europe de bois composite.
Quatre secteurs et quatre missions très différents mais un point commun : ce sont des VTE Vert. À l’issue de leur première année de contrat, l’entreprise qui les a embauchés va recevoir une aide de 12 000 €. Mis en place en janvier 2021, ce dispositif vise à rapprocher des jeunes talents en cours de formation ou tout juste diplômés avec des chefs d’entreprise qui cherchent à accélérer leur transition écologique et énergétique.
C’est ce qui a séduit Sébastien quand il a lu sur le site de France Travail l’annonce de l’usine du groupe Bouvard Alina située à Dole. Le géant de la biscuiterie qui emploie 2 000 personnes en Europe cherchait un collaborateur pour « Un pilotage de la mise en place de l’éco-conception, la création d’un nouvel emballage recyclable et une étude du cycle de vie d’un biscuit ». Titulaire d’un master de génie mécanique, plutôt attiré au départ par l’aéronautique, Sébastien a tilté sur cette offre-là « parce qu’elle correspondait le plus à ma sensibilité environnementale », explique-t-il.
Un contrat de VTE vert = un poste clé
Un contrat de VTE Vert est forcément un poste à responsabilités. Ce n’est jamais un stage, encore moins un rapport destiné à être oublié. L’entreprise, pour être labellisée, s’engage à créer et à faire vivre un véritable poste à dimension écologique qui modifie concrètement son organisation.
C’est exactement le parcours suivi par Ludivine à Sodistra, une société française qui fabrique et livre des centrales de traitement d’air et des gaines de ventilation dans le monde entier. Dès sa sortie de l’École nationale supérieure de Bretagne Sud (ENSIBS), Ludivine a été embauchée dans l’usine de Château-Gontier-sur-Mayenne sur une mission très courte d’évaluation du risque chimique qui s’est prolongée en un CDD de 16 mois, cette fois dans le cadre du dispositif VTE Vert. Aujourd’hui Ludivine est chargée de mission Santé, Sécurité et Environnement. Elle se penche chaque jour sur le recyclage des déchets mais également sur le respect des réglementations en termes de santé, sécurité et environnement, sur la sobriété énergétique des ateliers de fabrication, et elle y fait même des rondes pour s’assurer que les équipements de protection individuelles ne sont jamais oubliés.
Un vrai coup de pouce
Nasreddine, lui, a choisi la formation « génie énergétique de la construction durable », à l’École spéciale des Travaux Publics (ESTP) de Cachan, pour contribuer au sauvetage de la planète. Ce jeune ingénieur qui aime les animaux et les mathématiques voulait en même temps gagner sa vie. Pari réussi. Chez Thermo’lease, jeune société créée en juillet 2021 pour accélérer le raccordement des bâtiments aux réseaux de chaleur, Nasreddine occupe un poste clé de chargé d’affaires, « Performance énergétique ». Remarqué alors qu’il était en alternance dans l’une des sociétés du groupe, le jeune homme a été embauché en CDI. « Pour nous, l’aide du dispositif VTE Vert a été un vrai coup de pouce, dit Emmanuel Roth, le directeur général de Thermo’lease. Dans notre secteur, avant d’atteindre 12 000 euros de marge nette il faut réaliser beaucoup de diagnostics. »
Seconder l’ingénieur maison
Dans le Morbihan, un poste d’alternant VTE Vert a été créé chez Silvadec, une entreprise qui produit des lames de terrasse, façades, clôtures ou portillons à partir d’une technologie unique dans le but d’obtenir la certification ISO 50 001 et réduire les dépenses énergétiques. Étudiant en deuxième année à l’ENSIBS de Lorient, Nikolaï a été embauché au titre d’ingénieur référent junior pour seconder l’ingénieur sécurité environnement et énergie maison chargé de cette mission. Il a été choisi parmi une dizaine de candidats. En alternance, il dispose depuis un an d’un bureau en permanence au siège de Silvadec à Arzal où il s’installe un mois sur deux et plus longtemps pendant les vacances scolaires.
Sébastien, Ludivine et Nasreddine ont eux aussi un bureau, un ordinateur et un salaire d’ingénieur débutant sous statut de cadre. Chacun s’avoue satisfait de sa situation. « Moi qui me lasse très vite des tâches répétitives, ici je me retrouve polyvalent, explique Nasreddine. Je réponds aux appels d’offre, je chiffre, je participe aux études et j’accompagne les clients. Choisir une PME, c’est le meilleur choix à faire en début de carrière », ajoute-t-il. « Je pars au travail le matin sans boule au ventre, dit de son côté Sébastien et c’est très important pour moi. De se dire qu’on va travailler pour faire changer les choses ».
160 postes de VTE Vert ont été créés en 2021, Bpifrance, qui enregistre actuellement entre 30 et 40 labellisations par mois, compte plus de 400 à la fin de l’année 2023 et en espère 500, voire plus, les années suivantes. Vous vous reconnaissez en Sébastien, Ludivine, Nasreddine ou Nikolaï ? Découvrez vite les entreprises qui proposent déjà des VTE vert et n’hésitez pas à en parler à vos recruteurs… qui pourront sans doute bénéficier de l’aide !
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