Le secteur de l'immobilier, c'est-à-dire tout ce qui concerne les activités immobilières et de la construction hors travaux publics, représente un poids considérable dans l'économie française.
L'immobilier est un secteur fortement pourvoyeur d’emplois en France. Au 3ème trimestre 2015, le secteur des activités immobilières rassemblait 230 200 salariés et celui de la construction hors génie civil, 1 164 000 salariés (source : note de conjoncture du CGDD, janvier 2016). Son activité est répartie entre l’immobilier résidentiel et non-résidentiel (immobilier d’entreprise et bâtiments publics). Avec plus de 90 % d’entreprises employant moins de 10 salariés, l’immobilier est un secteur de TPE. (source : defi-metiers.fr).
Les opportunités sont donc nombreuses au sein du secteur immobilier.
Des métiers indispensables
L'immobilier est et restera vraisemblablement un secteur qui recrute.
La construction de logements constitue bien sûr une étape essentielle, qui fait appel à de nombreuses compétences techniques et juridiques. Mais il ne s’agit pas de la seule, loin de là ! Il faut aussi assurer les autres étapes de la chaîne : prospection, vente et gestion.
On peut ainsi diviser le secteur immobilier en trois grands domaines d’activités :
- La production et la promotion : où interviennent prospecteurs fonciers, chargés de développement immobilier, constructeurs, architectes, promoteurs, lotisseurs…
- La transaction : où interviennent négociateurs, agents immobilier, mandataires spécialisés, diagnostiqueurs, experts immobiliers…
- La gestion des biens : où interviennent gestionnaires de patrimoine ou de parc locatif, administrateurs de biens, syndics de copropriété…
Les professionnels concernés exercent le plus souvent leur métier au sein d’agences immobilières, de cabinets d’administration de biens, de sociétés de construction et de promotion, ou de directions immobilières de grandes entreprises.
Etape par étape, nous vous présentons les métiers emblématiques du secteur immobilier.
De la prospection à la vente...
Le promoteur immobilier
Au commencement intervient le promoteur immobilier, aussi appelé monteur d’affaires immobilières. Son activité consiste à rechercher et acheter des terrains vagues ou viabilisés, à financer la construction, à suivre les opérations en qualité de maître d’ouvrage, et à commercialiser le produit résultant.
Véritable chef d’orchestre, il fait appel à des intervenants très divers : architectes, géomètres, bureaux d’études, notaires, banquiers, etc., ce qui exige rigueur, réactivité et connaissances techniques. Une bonne résistance au stress est aussi requise, car les enjeux financiers sont importants.
Pour accéder à ce métier, une double formation en droit immobilier et finance (bac +5) est demandée.
L’aménageur lotisseur accompagne souvent le promoteur immobilier. Chargé de diviser en parcelles constructibles les lots, il doit connaître les contraintes urbanistiques, techniques et environnementales. Il prend en charge les aspects administratifs et supervise la création des réseaux d’eau et d’électricité.
L’agent immobilier
Acteur central des transactions immobilières, il vend et loue les biens immobiliers (appartements, maisons ou locaux commerciaux). En amont, il prospecte, évalue leur prix, fait la publicité et organise les visites. En cas de proposition ferme, il négocie la vente ou la location entre les deux parties. Il assiste le propriétaire et l'acquéreur ou le locataire dans leurs démarches administratives et financières.
Son métier exige une grande disponibilité et de une très bonne organisation pour gérer simultanément les différents dossiers clients dont il a la charge. L’agent immobilier doit aussi savoir négocier et faire preuve de diplomatie pour vendre vite et au meilleur prix.
Pour accéder à ce métier, il faut avoir obtenu soit un bac +3 dans le domaine commercial, économique ou juridique, soit un bac +2 spécialisé dans le domaine immobilier. Pour accéder à un poste à responsabilités, un bac + 5 est néanmoins souhaitable.
Le négociateur immobilier peut remplacer l’agent immobilier sur la plupart des tâches : prospection, évaluation, négociation. Il n’a pas besoin de carte professionnelle (contrairement à l’agent immobilier, qui a le droit d’ouvrir sa propre agence), mais d’une simple habilitation. Il peut exercer en tant qu’indépendant, salarié ou VRP.
...en passant par la gestion et l'expertise
Le syndic de copropriété
Il a pour mission de gérer les parties communes et les équipements collectifs (ascenseur, chauffage, hall d’entrée, etc.) des biens immobiliers en partage.
Ce métier exige de la rigueur et un sens des responsabilités élevé – car le bon fonctionnement de la copropriété repose sur ses épaules. Le syndic doit aussi faire preuve de résistance au stress et de diplomatie car il affronte de nombreux conflits : désaccords entre copropriétaires concernant les travaux à effectuer, les prestataires d’entretien à choisir, etc.
Il est possible de devenir syndic de copropriété à partir de bac +2 avec un diplôme approprié : BTS professions immobilières ou DEUST professions immobilières, par exemple. Toutefois, pour les postes plus complexes, un diplôme de type Master est conseillé.
L’expert immobilier
Il a pour mission de déterminer précisément la valeur des biens immobiliers à vendre ou à louer. Il délivre une expertise immobilière, qui engage sa responsabilité, donnant un avis économique et/ou technique dans un rapport officiel, pour protéger et éclairer son client dans le cas d’une procédure ou d’un litige. La valeur du bien s'estime en croisant de multiples critères : superficie, architecture, matériaux de construction, état général, situation et état des risques naturels, analyse des diagnostics, état du marché...
Le diagnostiqueur technique est l’allié naturel de l’expert immobilier. Il lui apporte des connaissances propres à sa spécialité : repérage d’amiante, risque d’exposition au plomb, diagnostic gaz, etc. Son expertise théorique et technique est validée par une certification reconnue par le Comité Français d'Accréditation (COFRAC).
En revanche, la profession d’expert immobilier n’est pas réglementée. Les associations et organisations professionnelles, dont la Chambres des Experts Immobiliers de France FNAIM, ont cependant proposé des codes de bonnes pratiques et plaident en faveur d’un statut reconnu d’expert en évaluation immobilière.
LE POINT SUR LES FORMATIONS
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Le secteur immobilier recrute à partir de bac +2 : le BTS professions immobilières et le DEUST professions immobilières sont appréciés des employeurs, qui recrutent beaucoup de jeunes en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
Pour accéder à des responsabilités plus importantes, un Master est souvent requis. Citons notamment :
- Master Gestion Stratégie de l'Investissement immobilier & de la Construction (Université Paris I)
- Master Professionnel Droit, Economie, Gestion, Spécialité Sciences de l’Immobilier (Université Paris X)
- Les Master ESPI (Ecole Supérieure des Professions Immobilières)
- Les Master EFAB (Ecole Française de l’Administration des Biens)
Pour en savoir plus :
La Fondation Palladio pour la formation, la recherche et le rayonnement de l’industrie immobilière propose une liste de formations en immobilier.
Un avenir à construire
Depuis le 2 janvier 1970, la « Loi Hoguet » encadre les activités des agents immobiliers, des mandataires en vente de fonds de commerce et des administrateurs de biens (gérants d'immeubles et syndics de copropriété). Pour exercer ces professions, il est nécessaire de posséder une carte professionnelle, accessible par diplôme et/ou par validation de l’expérience.
Pour apporter plus de crédibilité à la profession d’expert immobilier, qui pour l’instant n’est pas réglementée, les organisations professionnelles plaident en faveur d’une certification reconnue au niveau national. Au niveau européen, il existe, depuis plusieurs années, la certification REV (Recognised European Valuer), qui reconnaît la compétence et le sérieux des experts. Elle est attribuée individuellement sur présentation d'un dossier.
En assurant ainsi la reconnaissance de leur expertise, les professionnels du secteur immobilier veulent bien sûr consolider leur avenir. Ils doivent maintenant affronter un nouveau défi en s’adaptant à la révolution numérique : avec internet, les « agences en ligne » représentent une nouvelle concurrence. Pour valoriser leur métier, les acteurs de l’immobilier doivent se renouveler. De nouvelles stratégies commerciales restent à inventer…