L’agro-alimentaire a bien résisté à la crise. Est-ce que cela se traduit par des besoins en recrutement ?
Très sollicité pendant le confinement, le secteur a maintenu sa croissance à 1,1 % en 2020. Même si on observe des disparités entre les acteurs, l’agro-alimentaire s’en sort donc plutôt bien. Et c’est une bonne nouvelle pour ce secteur stratégique qui compte en France environ 15 000 entreprises et emploie 461 000 personnes sur tout le territoire. Sans oublier les 2,4 millions d'emplois indirects qu’il génère dans son écosystème de sous-traitants. Ces dernières années, les acteurs du secteur ont recruté environ 70 000 personnes par an. Cette dynamique d’embauche devrait se maintenir en 2021.
Quels sont métiers les plus pourvoyeurs en emplois ?
La diversité des métiers et la richesse des postes à pourvoir à tout niveau de qualification est l’une des grandes forces de l’agroalimentaire. Ses industries proposent une large palette de métiers, avec de réelles perspectives à la clé, mais peinent parfois à recruter. C’est le cas notamment dans la production, à certains postes comme : conducteur de ligne, opérateur de transformation des viandes, conducteur d'installations automatisées ou boucher.
Les métiers de la maintenance et de l’automatisation (technicien de maintenance, chef de projet et automaticien) sont quant à eux en recherche d’ouvriers niveau Bac ou de techniciens à Bac +2/3.
Les préparateurs de commande, acheteurs, responsables et coordinateurs logistiques, contrôleurs qualité, commerciaux ou techniciens en laboratoire et Recherche & développement (R&D) et les fonctions supports (marketing, informatique…) sont aussi des profils prisés des entreprises du secteur.
Des passerelles sont-elles possibles avec d’autres secteurs ?
Le transfert de compétences est de plus en plus encouragé. Les savoir-faire développés dans les filières pharmaceutiques ou cosmétiques sont très recherchés. Mais des candidats issus Les préparateurs de commande, acheteurs, responsables et coordinateurs logistiques, contrôleurs qualité, commerciaux ou techniciens en laboratoire et Recherche & développement (R&D) et les fonctions supports (marketing, informatique…) sont aussi des profils prisés des entreprises du secteur.
De secteurs plus éloignés comme l’automobile ou l’ingénierie mécanique peuvent aussi basculer sur des postes liés au « process », à l’optimisation ou la conception de lignes de transformation ou de conditionnement : responsable méthode, pilote amélioration continue ou installateur de ligne automatisée.
de secteurs plus éloignés comme l’automobile ou l’ingénierie mécanique peuvent aussi basculer sur des postes liés au « process », à l’optimisation ou la conception de lignes de transformation ou de conditionnement : responsable méthode, pilote amélioration continue ou installateur de ligne automatisée.
N’oublions pas les formations qualifiantes : certificat de qualification professionnelle (CQP), certificat de spécialisation (CS), spécialisation d’initiative locale (SIL)... Accessibles et reconnues des acteurs de la branche, elles facilitent les projets de reconversion et l’accès à l’emploi dans l’agroalimentaire.
Le site www.agrorientation.com recense toutes les formations longues ou supérieures à 350 heures.
Quelles qualités recherchent les employeurs ?
En production, les recruteurs sont en attente de compétences techniques organisationnelles, de management et relationnelles. En Recherche et développement, on recherche une ouverture d’esprit, de la créativité, une capacité d’adaptation et de communication, et de la rigueur. Dans le domaine de la qualité, de l’hygiène et de la sécurité, le candidat devra connaître les normes (ISO, IFS, HACCP), posséder des compétences liées au « process », aux produits, et maîtriser les outils informatiques.
En maintenance, on apprécie le sens de l’organisation, les compétences techniques en équipements et maintenance industriels, et une capacité à proposer des améliorations pour le fonctionnement des lignes de production. Dans les achats, les qualités de négociateur sont bien sûr indispensables.
Les recruteurs sont-ils attentifs au savoir-être ?
Le respect des horaires, des consignes, des règles d’hygiène et de sécurité, l’esprit d’équipe : la dimension comportementale est effectivement très importante. Dans les PME, notamment, on demandera au candidat de la polyvalence et de l’adaptabilité. Un contrôleur qualité pourra par exemple intervenir sur des actions de formation terrain, des audits en vue d’une certification ou des groupes de travail sur les process de production.
Dans certaines structures, on voit aussi apparaître des postes de pilote process ou de coordinateur. Ceux-ci jouent un rôle de « facilitateur » à l’interface de toutes les composantes de l’entreprise. A eux de « débroussailler » le terrain avant le lancement d’un nouveau produit, par exemple.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un souhaitant se lancer dans l’agroalimentaire ?
Ce secteur regroupe des métiers passionnants au contact de « matières vivantes ». L’innovation y est permanente pour répondre aux nouvelles tendances de consommation. Les métiers y sont très diversifiés et tout salarié peut facilement « basculer » d’un univers à l’autre. Peu d’autres secteurs offrent un panel aussi varié !
Une immersion professionnelle en entreprise comme celles proposées par France Travail est un bon moyen de partir à la découverte des métiers et de conforter son projet professionnel. L’envie de travailler dans un secteur au service des autres et l’adaptabilité sont des qualités qui permettent des évolutions rapides, notamment aux jeunes, à laquelle la branche est très ouverte.