Qu’est-ce que l’illettrisme et l’illectronisme ?
L’illettrisme concerne des personnes qui ne maîtrisent pas un socle de savoirs de base essentiel pour être autonomes dans la vie quotidienne ou dans la vie professionnelle. Autrement dit, elles ne savent pas – ou trop peu – lire, écrire, compter. Elles éprouvent donc les plus grandes difficultés à comprendre une consigne en la lisant, prendre un rendez-vous notamment médical en ligne, suivre la scolarité de leurs enfants, écrire une liste de courses, lire un livre, se déplacer, accéder à la culture…
Quant à l’illectronisme, il s’agit de l’absence des compétences de base pour utiliser le numérique. Les personnes dans cette situation renoncent à des droits, tant les démarches peuvent sembler insurmontables. De même, elles sont moins armées contre la diffusion de fake news (fausses informations) ou les tentatives d’escroquerie par SMS ou par e-mails.
Vous êtes concerné ? Contactez France Travail !
France Travail vous propose une série de formations aux compétences de base ou pour refaire du français un atout. Votre conseiller France Travail vous orientera vers la session la plus adaptée. Contactez-le !
Dans toutes les régions de France, des actions spécifiques sont mises en œuvre à l’image de la convention entre l’ANLCI et France Travail Corse.
Côté lutte contre l’illectronisme, rendez-vous sur Les bons clics, une plateforme gratuite d’action contre la fracture numérique. Vous pouvez aussi contacter gratuitement un conseiller numérique, en choisissant le lieu le plus proche de chez vous.
Enfin, des ateliers thématiques sont à votre disposition, avec la présence de plus de 3 000 volontaires en service civique en agence. Ils vous aideront à prendre en main les équipements informatiques présents sur site.
Participez aux Journées nationales d’action contre l’illettrisme
Jusqu’au 15 septembre, plus d’un millier d’événements sont organisés dans toute France. Par exemple, en Île-de-France ou en Centre Val de Loire.Pour en savoir plus
Des chiffres qui parlent
Face à ce phénomène qui touche 1,4 million de personnes, l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme et l’illectronisme (ANLCI) tire la sonnette d’alarme. Une personne sur dix ne dispose pas du socle de compétences essentielles pour s’adapter aux transformations du travail, aux évolutions liées au numérique, aux reconversions professionnelles ou à la nécessité de se former en continu.
Dans le détail, selon l’ANLCI qui s’est appuyé sur une enquête Insee de 2022, les difficultés avec les savoirs de base dépendent fortement de plusieurs critères :
- L’âge : plus de la moitié des personnes concernées ont plus de 45 ans ;
- Le milieu social et le lieu dans lequel on grandit : 23% des personnes concernées ont les plus bas revenus. Le taux d’illettrisme est 2,5 fois plus élevé dans les quartiers pauvres et dans les régions d’outre-mer ;
- L’environnement professionnel : la moitié des personnes concernées travaillent.
Les conséquences dans la vie professionnelle
Ainsi, 18% des demandeurs d’emploi sont confrontés à l’illettrisme. Un taux qui s’élève à 25% pour ceux qui recherchent un emploi depuis plus de deux ans. L’illettrisme est un frein au retour à l’emploi et à l’accès à une formation. Pour ceux qui travaillent, c’est une source de stress : de nombreuses personnes ont appris à donner le change pour ne pas exposer leurs difficultés. Cette inquiétude permanente, doublée d’un manque d’autonomie et de confort, nuit à la qualité de vie au travail. Sans oublier le refus d’accepter un poste à plus hautes responsabilités ou une formation visant à évoluer.
Un handicap depuis l’école ?
L’école est le lieu privilégié pour détecter les troubles d’apprentissage et donner à tous les enfants les mêmes chances de réussite. L’objectif : faire baisser des chiffres inquiétants. Parmi les 1 400 000 personnes confrontées à l’illettrisme, 30% n’ont pas de diplôme et 40% ont un niveau CAP. De plus, 5% des jeunes sont détectés en situation d’illettrisme lors de la Journée défense et citoyenneté, ce qui représente 35 000 à 40 000 jeunes par an. Enfin, certaines personnes sortent de l’école en sachant lire, écrire et compter. Mais ces savoirs restent fragiles, surtout s’ils sont peu utilisés.
Or la présence massive du numérique nécessite de savoir lire et écrire. Même en cas d’interaction avec une intelligence artificielle (IA), il faut savoir trouver les bons mots à l’écrit ou à l’oral.