Préjuger est mal juger

La promotion de profils permet de proposer des candidats à un recruteur, avec parfois des profils auxquels l'employeur n'aurait pas pensé. "J'ai pu compléter mon équipe avec un profil atypique et je suis ravie",
explique Jacqueline Garcin, boulangère à Gap.

Très sceptique sur un candidat que lui recommandait France Travail, une boulangère de Gap s’est laissée convaincre par la ténacité de la conseillère, bluffée par la motivation d’un jeune homme qui avait pourtant peu d’atouts dans son jeu, mais de prime abord seulement…

Photo Jacqueline Garcin

Crédit photo : Anne Loubet

En quête de nouveaux profils après les défections post-pandémie parmi son personnel, Jacqueline Garcin, boulangère à Gap depuis plus de 20 ans, s’est vu proposer par son agence France Travail le jeune Joris Guérin, 21 ans. Problème : le garçon semblait très motivé par le métier, mais n’avait aucune expérience et, surtout, refusait catégoriquement de retourner à l’école, y compris en alternance. Mauvais signe pour Madame Garcin. « En plus, il est très grand, j’avais peur qu’il se cogne partout », s’amuse Jacqueline, qui cherchait alors toutes les raisons de ne pas le recruter. Mais Laureline Delaire, sa conseillère France Travail, paraissait si sûre de la motivation du jeune homme et de sa capacité à s’adapter au poste qu’elle a insisté, insisté…

« Ma conseillère entreprise m’a permis de compléter
mon équipe avec un profil atypique. »

Aujourd’hui, la boulangère se félicite d’avoir cédé. « C’est vrai qu’avec les jeunes, je n’ai pas eu que de bonnes expériences, admet-elle, mais ce gamin-là, il est super. Il se met en quatre pour faire bien. Il a tout de suite capté le tour de main, le savoir-faire ; il est propre et organisé. Et en plus il est souriant, sympa et arrive toujours à l’heure. » C’est donc décidé : à la fin de son Contrat Initiative Emploi (CIE), signé dans le cadre de « l’essai » que souhaitait Jacqueline, Joris est embauché en CDI et peut continuer de progresser. « J’ai un bac pro ‘’maintenance des équipements industriels’’, mais ça ne me plaisait pas. Ici, j’aime ce que je fais et l’ambiance est excellente. Tout est réuni pour que je reste », avoue-t-il. Même le fait de vivre dans les Alpes, lui, le Marseillais qui y pensait « déjà tout petit », parce que ses parents avaient une maison de famille dans le Gapençais où il passait toutes ses vacances. « En valorisant ma candidature auprès de Madame Garcin, ma conseillère emploi, m’a permis de concrétiser mon projet de vie » conclut Joris

LE MOT DU CONSEILLER



Laureline Delaire, Conseillère entreprise à l’agence de Gap

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« Madame Garcin cherchait un boulanger qualifié, mais ce sont des profils rares et demandés. Ce jeune homme disait vouloir devenir boulanger et semblait effectivement très motivé, mais il ne voulait pas se former autrement que sur le terrain. Comme l’employeuse était très réticente, nous lui avons proposé de prendre Joris en contrat initiative emploi. Trois mois plus tard, tout le monde est ravi. »