Le groupe John Cockerill s'est rapproché de France Travail pour créer son propre centre de formation afin de trouver les profils indispensables au maintien de ses activités et les former à des métiers délaissés. Un nouvel outil au service de l’ensemble des industriels de la région.
Crédit photo : Anne Loubet
Confronté depuis quelques années à des difficultés de recrutement sur des métiers très spécifiques de l’industrie, le groupe d’ingénierie et de maintenance John Cockerill vient de prendre une décision innovante : ouvrir sa propre école pour former ses futurs collaborateurs aux métiers dont elle a besoin. « Le dernier centre de formation pour électro-bobineurs en France a fermé ses portes en 2018 », rappelle ainsi Emmanuelle Flanderinck, la directrice des ressources humaines. Sans filière pour former de nouveaux spécialistes, plus personne ne répond aux offres d’emploi des industriels.
c’est aussi donner l’occassion aux salariés de transmettre leur savoir-faire. »
L’entreprise décide alors de prendre le problème à bras-le-corps et élabore un projet d’école interne qu’elle soumet à France Travail. « Ils proposaient des méthodes innovantes, avec notamment des actions de formation en situation de travail qui permettent aux stagiaires d’acquérir les gestes en étant accompagnés par des professionnels expérimentés », se félicite Myriam Colombari, responsable de l’équipe à l’agence France Travail de Martigues. « Nous avons mobilisé les conseillers qui connaissent bien le tissu industriel de la région, poursuit-elle, assurant que les employeurs contactés ont tous confirmé le besoin et les difficultés qu’ils avaient à recruter. » Car la nouvelle école a aussi vocation à former des spécialistes pour d’autres entreprises. Le métier d’électro-bobineur n’est ainsi pas le seul concerné. « La demande est aussi forte pour l’usinage sur machine conventionnelle, la tuyauterie plastique, la chaudronnerie… », détaille Emmanuelle Flanderinck, qui a accueilli ses premiers stagiaires lors d’une opération portes ouvertes à laquelle 25 demandeurs d’emploi ont participé. Parmi eux, trois jeunes de moins de 30 ans sans qualification et trois « seniors » de plus de 45 ans en reconversion. Et ce n’est que le début puisque d’autres sessions de formation sont d’ores et déjà prévues. 8 électro-bobineurs seront ainsi formés pour le début 2023.
LE MOT DU CONSEILLER
Myriam Colombari, Responsable d'équipe à l’agence de Martigues
« Ce projet a immédiatement retenu notre attention car il correspondait bien au dispositif « Action de formation en situation de travail » qui s’avère adapté aux besoins de l’industrie. Ces métiers attirent moins les jeunes, qui en ont une fausse image avec beaucoup d'a priori. Mais quand on leur fait découvrir la réalité, les avis changent. Lauréat de l'appel à projets du Plan Régional d’Investissement dans les Compétences, cette formation est accessible à une centaine de stagiaires par an. »