Handicap invisible au travail : les 7 piliers de l’inclusion

Le saviez-vous ? 80% des handicaps sont invisibles. Dans le cadre de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, nous sommes allés à la rencontre d’Alice Devès, cofondatrice de Petite Mu, le premier média consacré à ces enjeux. Ses conseils aux entreprises pour devenir plus inclusives.

Il y a trois ans, Alice Devès apprend qu’elle est atteinte d’une sclérose en plaques. Elle cherche à se renseigner et constate le cruel manque d’informations sur les handicaps invisibles de manière générale. C’est alors qu’elle décide, aux côtés de la dessinatrice Anaëlle Marzelière, de créer Petite Mu, le premier média entièrement consacré aux handicaps invisibles. Rapidement, la thématique du handicap au travail s’impose comme un sujet prioritaire. Depuis, Alice multiplie, entre autres, les interventions au sein d’entreprises pour les guider vers une meilleure prise en compte des sujets de handicap invisible dans leurs organisations. Elle nous livre ses règles d’or pour une inclusion réussie.

1) En parler !

Pour inclure les personnes handicapées et adapter le travail à leur réalité, il est nécessaire qu’elles osent en parler librement. Mais il existe de nombreux freins à cela : la peur d’être discriminé, la peur d’être vu uniquement via son handicap, la peur que cela constitue un frein pour sa carrière, et parfois même un sentiment de honte. Pour créer un climat de confiance propice, il faut libérer la parole sur le sujet.

Le cadre légal

Toute entreprise de plus de 20 salariés a une obligation légale de compter 6% de personnes en situation de handicap dans ses effectifs. Mais aujourd’hui, seules 30% des entreprises respectent cette norme. Et la moyenne nationale s’élève à 3,5%.

2) Sensibiliser tout le monde, sans exception

Les questions d’inclusion ne concernent pas une minorité, mais bien l’ensemble des collaborateurs. Au sein d’une entreprise, chacun doit avoir les cartes en main pour comprendre les enjeux. Il suffit d'une seule réflexion d’un collègue de type « Toi, tu as de la chance : avec le télétravail, tu peux partir plus tôt en week-end » pour rompre un climat de confiance.

3) Créer un réseau d'ambassadeurs

Avoir un référent handicap, c’est bien. Mais ce n’est pas suffisant. Il est primordial qu’une personne ne soit pas seule à porter le sujet dans votre organisation. Avoir plusieurs collaborateurs ressources sur le sujet permet de répartir la responsabilité. Pourquoi ne pas créer, par exemple, des groupes de travail avec des porte-paroles qui se forment à ces enjeux ?

4) Débloquer du budget

Il est important de rappeler – puisque tous les employeurs ne le savent pas – que tout aménagement est financé par l'Agefiph. Vous pouvez en revanche débloquer du budget pour faire intervenir des personnes qui vont sensibiliser à ces enjeux au sein de votre organisation et former vos collaborateurs.

Qu’est-ce qu’un aménagement du travail ?

Les aménagements sont toutes les mesures prises pour adapter l’organisation aux réalités d’une personne en situation de handicap, afin qu’elle puisse exercer son métier correctement. Ils peuvent prendre plusieurs formes, allant d’horaires adaptés à des ajustements matériels (siège ergonomique, logiciels spécifiques, lecteur d’écran…) en passant par la pratique du télétravail.

5) Respecter les aménagements du travail

C’est peut-être une évidence, mais c’est bien de le rappeler : les aménagements doivent être respectés à la lettre. De nombreux managers ont tendance à oublier que ce ne sont pas des avantages, mais des droits pour les salariés.

6) Apprendre à écouter

Les personnes en situation de handicap sont les mieux placées pour savoir ce dont elles ont besoin. Il est essentiel d’apprendre à les écouter sans remettre continuellement en question leurs demandes. Autre élément à avoir à l’esprit : deux personnes avec une même pathologie n’ont pas forcément la même expérience du handicap. Chacun a des besoins spécifiques !

7) S’informer en permanence

Il existe mille et une formes de handicaps invisibles. Ce n’est donc pas une conférence annuelle qui va résoudre la question au sein d’une entreprise. Il faut se tenir informé toute l’année et parler régulièrement du sujet !