De la vocation à la profession

Dimitri Terrail a toujours été passionné de sonnailles. Dès son plus jeune âge, il souhaite travailler pour la maison Daban (64), le seul authentique fabricant de sonnailles de Collioure à Hendaye. En 2021, Nicolas Daban contacte l’agence Pôle emploi de Pau pour proposer un contrat à Dimitri : le début d’une belle collaboration.

« Ce recrutement a été particulier puisque Nicolas Daban avait déjà le profil de Dimitri en tête. J’ai pris plaisir à les accompagner dans ce projet, en leur proposant les dispositifs Pôle emploi adaptés. »

Audrey Dupuy – Conseillère entreprise à Pôle emploi Pau

L’un des derniers fabricants

Commune de Bourdettes, à quelques kilomètres de Nay. Les sonnailles Daban sont installées ici, depuis 1795 au pied des Pyrénées, où le pastoralisme et la transhumance sont encore présents. Dans leur atelier, Nicolas Daban et son équipe de compagnons travaillent les plaques de tôles pour fabriquer les cloches pour les troupeaux et les chiens de chasse, brasées au four en vase clos : de véritables « instruments de musique » du bétail en montagne. « Ce savoir-faire se transmet depuis plusieurs générations, raconte Audrey Dupuy, conseillère entreprise à l’agence Pôle emploi de Pau. Nicolas est la 5e génération de la famille Daban et il est l’un des derniers fabricants de sonnailles en France. »

Ces métiers séculaires, tellement rares et précieux, forgent l’admiration. Fils d’agriculteur, Dimitri Terrail se passionne pour les sonnailles dès son enfance : « Il aime tellement cet univers qu’il décide de faire son stage de 3e aux sonnailles Daban ! » Et d’une passion naît une vocation. Dimitri n’a alors qu’un objectif : devenir compagnon pour la maison Daban.

CDI en mai

Après deux emplois saisonniers au sein de l’entreprise, Dimitri est sûr de son choix : ce sera les sonnailles, ou rien. Seulement, aucun poste n’est disponible chez Daban. Résigné, le jeune homme se lance dans des études de mécanique automobile « pour lesquelles il n’a aucune appétence ». Pendant ces quelques années, Dimitri reste en contact avec Nicolas Daban. Jusqu’au jour où un poste se libère. Mais la crise du Covid-19 est passée par là et l’entreprise de sonnailles est fragilisée financièrement : « Ça a été une période très difficile où la production a beaucoup ralenti. C’est pourquoi Nicolas Daban s’est tourné vers Pôle emploi pour savoir s’il pouvait bénéficier d’aides pour embaucher Dimitri », continue Audrey Dupuy. D’un commun accord, ils optent pour une Action de formation préalable au recrutement (AFPR) : « Dimitri était inscrit comme demandeur d’emploi, c’est pourquoi nous avons pu mettre en place cette AFPR de 400 heures pour confirmer son envie de travailler pour les sonnailles. C’est un métier difficile, bruyant, dans un environnement très chaud…. Ce dispositif lui a aussi permis d’être formé en interne avec les compagnons. » Dans le cadre de cette AFPR, Dimitri est stagiaire de la formation professionnelle et touche 652 euros par mois, « auxquels s’est ajoutée une gratification de stage versée par l’entreprise Daban pour arriver à hauteur du Smic ». De son côté, Nicolas Daban a pu bénéficier d’une aide de 2 000 euros. Embauché pour un CDD de six mois en octobre 2021, « le temps de voir l’évolution du marché », Dimitri devrait signer son tout premier CDI chez Daban en mai prochain. La preuve qu’il faut toujours y croire…