« En partenariat avec la ligue d’athlétisme, nous avons organisé à Saint-Pierre une session « Du Stade vers l’emploi ». Dans l’anonymat, demandeurs d’emploi et employeurs ont participé le matin à ces activités sportives et l’après-midi à un job dating », résume Vincent Bouyer, directeur adjoint du pôle emploi de Saint-Pierre.
Diversifier les méthodes de recrutement
Bâtiment, hôtellerie-restauration, aide à la personne, santé… La Réunion n’y échappe pas. Comme sur le reste du territoire, certaines filières pâtissent d’un déficit régulier de profils. « Recruter exige d’être innovant », reconnaît le directeur adjoint. « La situation centrale de Saint-Pierre et la présence d’infrastructures adaptées en font le lieu idéal pour un tel événement. En amont, les conseillers Pôle emploi ont présenté puis proposé aux entreprises liées aux métiers en tension de participer, 10 d’entre elles ont répondu présent », ajoute-t-il. Le jour J, une centaine de demandeurs d’emploi ont chaussé leurs baskets pour fouler le stade. L’intérêt de la démarche est simple : « Personne ne sait qui est qui ! Employeurs et demandeurs d’emploi jouent ensemble ; il faut attendre l’après-midi pour découvrir l’identité de chacun. Cette séance encadrée par 9 coachs sportifs permet surtout d’identifier les aptitudes et les soft skills : l’esprit d’équipe, l’écoute, l’engagement, le leadership…Toutes ces valeurs qui peuvent intéresser un recruteur », poursuit Vincent Bouyer. Parmi les participants et les bénéficiaires, Miédaou, entreprise de services aux particuliers et aux professionnels.
Un besoin de 20 recrutements annuels
Lauriane Abrador, assistante RH de l’entreprise avoue devoir recruter 20 personnes par an. Les besoins sont variés : gardes d’enfants, ménage, jardinage, entre autres. « D’habitude, nous utilisons les modes classiques de recrutement : annonces, réseaux sociaux, nous avons même organisé des journées portes ouvertes. Avec l’initiative « Du Stade vers l’emploi », c’est une autre façon d’embaucher ». La méthode répond aux besoins de l’entreprise : « Dans les métiers proposés, le savoir être est essentiel. Grâce au sport, nous pouvons les identifier facilement ! Nous gagnons du temps », confie Lauriane Abrador qui a ainsi rencontré 27 personnes dont 4 sont actuellement en poste : un agent entretien, un jardinier et deux gardes d’enfants. Un succès donc pour celle qui avoue souhaiter « renouveler l’opération trois fois par an ». Requête entendue : Vincent Bouyer prévoit d’organiser dès 2023 un événement de ce type dans chacun des quatre bassins de l’île.