Sécurité privée : des emplois à pérenniser au-delà des Jeux Olympiques 2024

Garantir la sécurité des biens et des personnes est une nécessité au quotidien, sur les sites industriels, en magasin, dans les tribunaux ou les universités. Cette mission est d’autant plus sensible lors de grands événements rassemblant plusieurs milliers de personnes, comme les festivals ou les grandes compétitions sportives. 

Mais le secteur privé manque de personnel. Or, à l’approche des Jeux Olympiques 2024, il est indispensable de combler ce manque. France Travail se mobilise donc pleinement avec ses partenaires en ce sens.

« Avec le Covid, la branche a été amputée de centaines d’agents événementiels. Ce n’est pas rien. Il faut réussir à les récupérer et pour cela il faut être attractif et pouvoir proposer des missions et de bonnes conditions. Il faut aussi défaire les préjugés : non les métiers de la sécurité ne sont pas réservés aux “gros bras” » ! », explique Séverine Tabard, responsable RH de Budo Sécurité, entreprise familiale retenue pour assurer le gardiennage du stade de la Beaujoire à Nantes pendant les Jeux Olympiques 2024.

Face à ce constat et devant l’urgence de mobiliser suffisamment de personnel de sécurité en juillet et en août prochains, France Travail a été sollicité pour se mettre en ordre de bataille afin d’accompagner les entreprises attributaires des différents lots sur le marché des Jeux Olympiques 2024, notamment en Pays de la Loire et sur Nantes.

« Nous avons dû réagir très rapidement et ce d’autant que contrairement à d’autres métiers qui recrutent beaucoup pour la compétition internationale, comme la restauration, l’hébergement ou le nettoyage, il est impossible d’exercer un métier de la sécurité privée sans formation et sans carte professionnelle délivrée par le CNAPS, l’organisme d’Etat qui délivre les autorisations pour les cartes professionnelles dans le secteur de la sécurité », souligne Nathalie Bouju, Directrice adjointe de l’agence France Travail de Saint-Herblain.

« Avec le Covid, la branche a été amputée de centaines d’agents événementiels. Ce n’est pas rien. Il faut réussir à les récupérer et pour cela il faut être attractif et pouvoir proposer des missions et de bonnes conditions » Séverine Tabard, responsable RH de Budo Sécurité

Former et recruter dans des temps records

Avec les agences du bassin nantais, elle a donc entrepris de faire connaître les métiers, les formations et les entreprises qui recrutent aux candidats intéressés lors d’un forum des métiers de la sécurité privée, organisé à Nantes, le 15 février.
En parallèle, sachant qu’il n’y aurait pas suffisamment de personnes formées et disposant d’une carte valide à présenter aux recruteurs, ils ont travaillé avec AKTO, l’OPCO des branches professionnelles du secteur pour ouvrir des sessions de formation. Huit ont été programmées et financées par AKTO et France travail. De quoi former 96 personnes dans les temps impartis. Deux types de formation ont pu être proposés lors du Forum des métiers de la sécurité privée : 7 formations APS de 5 semaines permettant de former des agents de prévention sécurité en capacité de travailler sur les évènements mais aussi tout au long de l’année sur des missions de gardiennage et de contrôle ; et une formation PSGE, plus courte, dédiée à la sécurité pour les grands événements seulement.

Lors du Forum du 15 février, tout avait donc été planifié pour faire se rencontrer recruteurs et personnes déjà formées et attirer les demandeurs d’emploi intéressés en leur proposant des formations financées et rémunérées. « Tout cela n’aura pu se faire sans une coordination poussée avec la Région Pays de la Loire, AKTO, le Cnaps ou encore la Mission locale et Cap Emploi. Nous avons donné sens à la volonté qui a conduit à la création de France Travail », estime Nathalie Bouju. 

« Contrairement à d’autres métiers qui recrutent beaucoup, comme la restauration, l’hébergement ou le nettoyage, il est impossible d’exercer un métier de la sécurité privée sans carte professionnelle » Nathalie Bouju, Directrice adjointe de l’agence France Travail de Saint-Herblain

Casser les préjugés et convaincre

Le jour J, 330 demandeurs d’emploi se sont déplacés. Ils ont pu aller à la rencontre de 5 des 7 entreprises de sécurité privée retenues pour les Jeux Olympiques à Nantes, s’informer et s’inscrire auprès des organismes de formation mais aussi en apprendre plus sur la réalité des métiers dans le secteur et les prérequis. Les visiteurs avaient la possibilité de s’essayer à un escape game permettant une mise en situation réelle via un casque de réalité virtuelle, ou encore d’assister à une table ronde dans laquelle s’exprimaient les professionnels pour raconter leurs missions, et notamment battre en brèche l’idée reçue selon laquelle les professions de la sécurité privée ne sont pas faites pour les femmes.

« Féminiser la profession est essentiel car elles ont une autre approche. La sécurité, ce n'est pas l’image du videur costaud qui sort des personnes sans ménagement. Non. Travailler dans la sécurité privée demande surtout de savoir dialoguer et désamorcer les situations, d’avoir un grand sens de l’observation et les bons réflexes en termes de prévention, précise Séverine Tabard. Je compte bien en recruter à l’issue des sessions de formation

Lors du Forum, elle a déjà pu embaucher deux personnes qui disposaient de leur carte professionnelle directement. Mais elle compte sur les job dating calés par France Travail avec les personnes entrées en formation pour recruter au moins 20 personnes et si possible plusieurs femmes.Ces jobdating permettront aux entreprises de s’installer au sein de l’établissement de formation pour échanger avec les 96 personnes en cours de formation lors de rendez-vous prévus entre avril et juin. Car oui, lors du forum du 15 février, toutes les formations ont été remplies. Un beau résultat donc. Mais France Travail ne se démobilise pas. « Avec toutes les agences du bassin nantais, 9 au total, nous contactons tous les demandeurs d’emploi qui se sont inscrits dans les métiers de la sécurité et seraient déjà formés, mais aussi ceux qui sont inscrits dans un autre métier et ont, à notre connaissance, leur carte professionnelle, ajoute Nathalie Bouju. Il nous faut activer tous nos leviers. »