Mais certaines idées reçues freinent les candidats. La 6e édition nationale de la semaine des métiers du numérique a donc été l’occasion de casser les préjugés en donnant notamment l’opportunité aux entreprises de présenter la diversité de leurs offres.
Ce n’est pas un secret : les usages du numérique explosent dans tous les domaines, professionnels comme personnels. Et les créations d’emplois suivent. « En Pays de la Loire, c’est un secteur sur lequel on a tout de suite porté une attention particulière parce que le tissu économique y est très favorable. Le numérique tracte ainsi 4 % de l’activité économique dans la région, explique Justine Leugé Maillet, appui du Directeur régional adjoint en charge des opérations de France Travail Pays de la Loire. C’est l’une des raisons pour laquelle nous animons la semaine des métiers du numérique au niveau national. »
Néanmoins, beaucoup d’idées préconçues entourent le monde des entreprises du numérique. Côté demandeurs d’emploi, nombreux sont ceux qui continuent de croire que les métiers du secteur sont réservés aux plus jeunes, aux diplômés niveau bac +5 ou exigeant des compétences pointues en informatique. Or le secteur brasse une bien plus grande diversité de métiers qu’il n’y paraît et recherche donc des profils très variés en termes d’âge, de compétences, de savoir-être…
L’objectif de la 6e édition de la semaine des métiers du numérique était donc de faire la lumière sur des postes encore trop méconnus en travaillant main dans la main avec les entreprises, les missions locales, Cap emploi ou les centres de formation. Les solutions de formation existent, en témoigne la présence de nombreux centres de formation. À l’écoute des besoins des entreprises, des parcours sans couture sont proposés aux demandeurs d’emploi qui cherchent à adapter leurs compétences. C’est dans cet état d’esprit qu’a été organisé le deuxième Salon du numérique à Nantes, le 22 janvier 2024.
« Depuis quelques années, je cherche à intégrer plus de diversité dans les recrutements. Je trouvais donc intéressant de faire cet évènement avec France Travail et de pouvoir sortir du scope habituel de profils qu’on peut être amenés à rencontrer, raconte Fayssal Horaira, Chargé de recrutement pour la société RCA, éditeur de logiciels de gestion à destination des cabinets d’expertise comptable. Nous recherchions des conseillers en mesure d’accompagner nos clients dans la résolution de leurs problèmes. Un poste pas forcément technique mais qui demande d’avoir une expérience en comptabilité pour comprendre et guider les clients. »
Un salon orienté solutions
« Nous savions qu’on aurait beaucoup de visiteurs en simple quête d’informations mais notre objectif était d’aboutir concrètement à des recrutements ou des entrées en formation à l’issue du salon. Le salon a donc été pensé sur 4 parcours usagers : le parcours découverte des métiers, le parcours formation, le parcours recrutement et le parcours entreprise », poursuit Justine Leugé Maillet.Plusieurs espaces étaient proposés aux visiteurs pour leur donner à voir toutes les perspectives des métiers du secteur. Le message était simple : venez comme vous êtes, il existe des solutions.
Des entreprises étaient présentes pour répondre à toutes les questions derrière leurs stands. Des centres de formation étaient à leurs côtés. Et pour faire se rencontrer des personnes ayant déjà un profil numérique et les recruteurs, deux séances de job dating inversé ont été organisées le matin et l’après-midi.18 entreprises se sont prêtées au jeu devant 130 candidats préparés pour les questionner et se laisser convaincre par leurs arguments et offres. « Les candidats avaient été préalablement identifiés par France Travail car déjà positionnés sur ces métiers.
Certains étaient dans une démarche de reconversion ou d’autres sortaient de formation », détaille Justine Leugé Maillet. Pour les entreprises participantes, elles-mêmes préparées une dizaine de jours avant le Salon lors d’un afterwork dédié, l’exercice sortait des sentiers battus. À elles de se démarquer devant les candidats et non l’inverse en présentant leurs postes, leurs conditions de travail et leur valeur aux demandeurs d’emploi.
Inversion de rôles très appréciée
« Nous avons trouvé cet exercice très intéressant. Exposer notre proposition de valeur et nos besoins nous a permis de voir l’intérêt que l’entreprise suscitait, et c’était challengeant d’être dans une posture d’action au lieu d’être dans une posture d’écoute, confie Fayssal Horaira. Finalement, nous avons fait l’unanimité et sommes repartis avec près de 200 CV à l’issue du salon ! ».
Cet enthousiasme, la trentaine d’entreprises présente sur le Salon l’a partagé. Et quelque 1000 visiteurs ont pu en apprendre plus sur la diversité des offres dans le secteur numérique, voire entrer en contact avec des entreprises.
« Pour être habitué aux salons de l’emploi où le temps peut être long, je dois dire que là, lors du Salon du numérique de Nantes, je n’ai pas vu le temps passer, apprécie Fayssal Horaira. Non seulement nous, recruteurs, avons été acteurs de l'événement, mais cela a aussi permis plus d’interactions entre les candidats qui d’habitude viennent attendre en file indienne pour ne discuter finalement qu’avec le recruteur. Bref, c’est une initiative à saluer. »
« Nous savions qu’on aurait beaucoup de visiteurs en simple quête d’informations mais notre objectif était d’aboutir concrètement à des recrutements ou des entrées en formation à l’issue du salon. Le salon a donc été pensé usagers et retour à l’emploi » Justine Leugé Maillet, appui du Directeur régional adjoint en charge des opérations de France Travail Pays de la Loire.