« Pour les secteurs d’activité tendus, nous tenons en moyenne une réunion par mois pour construire ou recréer le lien avec les entreprises qui ont des difficultés de recrutement. À chaque fois, Une trentaine d’employeurs est invitée », résume Bertrand Doudoux, conseiller entreprise de l’agence France Travail de Soissons.
Une approche fine des besoins pour une offre sur mesure
C’est un temps d’écoute privilégié qui nourrit un objectif : étudier les différents postes de travail et construire une meilleure connaissance des besoins des entreprises.« Par cette prise de contact, nous définissons les compétences attendues pour faire le lien avec nos collègues en placement », précise le conseiller. La réactivité de France Travail est une des clés de la réussite. « Entre la réunion et la reprise de contact avec l’employeur il ne s’écoule pas plus d’une semaine », assure Bertrand Doudoux.
Analyse des postes et calibrage des besoins en termes de profils et de volumétrie, Pôle emploi délivre un accompagnement « cousu main » dont a bénéficié la Société Nouvelle de Saint- Pierre-Aigle. Cette entreprise de taille de pierre recherchait un débiteur sur machine numérique.En l’absence de formation spécifique sur un tel poste, France Travail a présenté un panel de profils. « La mesure de l’écart entre les compétences attendues et les aptitudes des candidats a permis de mettre sur pied des actions de formation préalable au recrutement », précise le conseiller.
Une immersion en entreprise pour baliser le recrutement
En amont du processus d’embauche, la mise en place d’une période d’immersion a été négociée avec l’employeur. Par une mise en situation, il s’agit de mieux appréhender le poste et son environnement de travail. Le but : sécuriser le recrutement avant l’action de formation.
Gautier Horcholle directeur technique de l’entreprise appuie la démarche : « En parallèle, nous avons construit la formation en interne pour assurer une transition sans délai ».Une semaine plus tard, trois candidats ont effectué cette période d’immersion de 7 jours. À l’issue, deux profils se détachent, prêts à suivre 350 heures de formation sous forme de tutorat. Avant même son terme, deux candidats ont signé un CDD de 6 et 10 mois. « France Travail nous a orientés vers des aides à la mobilité pour accompagner l’immersion et la formation. Une demande d’emploi franc a aussi été formulée », précise Gautier Horcholle.
Pour les plus réticents des employeurs du bâtiment, Bertrand Doudoux a la parade : « Nous travaillons déjà avec des entreprises du bâtiment qui ont le même besoin de compétences. » Il l’assure : « Notre expérience et ces formations à la carte sont la garantie d’une pérennisation de l’emploi ».