« Après l’annonce gouvernementale destinée à accompagner des demandeurs d’emploi de longue durée, l’agence s’est mobilisée. En complément de la remobilisation et de l’accompagnement de ce public éloigné de l’emploi, nous avons choisi de travailler avec un groupe d’entreprises volontaires pour tester de nouvelles façons de recruter », résume Virginie Vettivel, directrice de l’agence France Travail de Seclin
Des entreprises volontaires pour tester de nouvelles méthodes de recrutement
« Nous avons identifié 18 entreprises. Leurs difficultés : un manque de savoir être de certains candidats, le défaut de qualification, la faible attractivité des métiers, le problème d’accessibilité de l’entreprise, les conditions de travail et l’adaptation des processus de recrutement », détaille la directrice. Pour traiter du dernier sujet, l’agence publique a sollicité l’éclairage d’une enseignante chercheuse. « Élodie Gentina, spécialiste de la « Génération Z », a proposé d’aider les recruteurs à cerner ce jeune public, poursuit-elle.
Au travers d’un portrait psychosociétal des Z, la chercheuse a permis aux 50 employeurs présents de mieux comprendre leur rapport à l’entreprise. « En parallèle, France Travail a coconstruit un parcours qui alterne temps individuels et temps collectifs « pour prendre du recul sur les méthodes des recruteurs à moyen et long terme et les accompagner dans leur changement de pratiques », précise la directrice qui édite par ailleurs une newsletter « pour une meilleure synergie ».
Mieux recruter : levier d’une entreprise en développement
Parmi ces entreprises, on retrouve, O2, entreprise de services à la personne. Alixe Boucher, res-ponsable d'agence, dresse un état des lieux de ses besoins : « Nous embauchons constamment, surtout des métiers de terrain. Ce sont 40 personnes qui ont été recrutées depuis l’ouverture de l’agence en janvier 2021. » Pour celle qui reconnaît ne plus recourir aux job datings « qui fonctionnent de moins en moins », il fallait modifier sa façon de recruter. Les ateliers proposés par Pôle emploi sont perçus comme une vraie opportunité : « À raison d’un à deux ateliers par mois, j’ai beaucoup appris. En tant que recruteur, nous avons tous des a priori. Relativiser nos modes de pensées et nos pratiques est le meilleur moyen de préparer le terrain pour cette génération qui arrive sur le marché de l'emploi », confie-t-elle.
Dans les faits, les axes d’amélioration sont identifiés : « la génération Z a des exigences de qualité de vie au travail avec une hiérarchie moins pesante. Polyactifs, ces jeunes ont besoin de mener plusieurs projets en même temps », avoue-t-elle. Au-delà de la réflexion en interne, Alixe Boucher partage son expérience avec les autres agences de la métropole lilloise « pour constituer ensemble une sorte de boîte à outils ».