Pour les jeunes diplômés vivant en Corse, trouver un travail peut s’avérer délicat.Si les dernières statistiques montrent une légère baisse de demandeurs d’emploi du côté des 25 à 50 ans ou plus, les jeunes moins de 25 ans ne sont pas logés à la même enseigne avec une hausse de 5,3 % d’inscrits à France Travail.
Mais pas question pour autant de baisser les bras : afin de donner un coup de pouce à ces jeunes, l’Apec et France Travail collaborent pour la deuxième fois dans le cadre de l’opération Sésame Jeunes Talents. Après la Corse-du-Sud l'an dernier, cette fois-ci en Haute-Corse. Le principe ? Des cadres expérimentés parrainent de jeunes diplômés en recherche d’emploi sur une période de six mois.
Le parrainage pour mieux intégrer le marché de l’emploi
Lancée le 17 octobre dernier par l'APEC, cette deuxième édition de Sésame Jeunes Talents a pour but d’accompagner une quinzaine de jeunes diplômés, du Bac +3 au doctorat, jusqu’au 18 avril 2024, le temps de trouver un emploi tout en étant aiguillé par un parrain ou une marraine qui dispose d’une certaine renommée au niveau du tissu économique local.
« L’idée, c’est de leur permettre d’avoir une vision de terrain à travers les échanges qu’ils ont avec les parrains et marraines sur la vie en entreprise, les besoins et attentes des recruteurs. Et surtout, il s’agit de bénéficier de l’expérience et du réseau dont disposent ces personnes implantées en Corse », résume Catherine Poggi, Correspondante Régionale Apec au France Travail Corse.
Afin d’évaluer les progrès des participants, un point d’étape est prévu le 16 janvier prochain. « Les parrains et marraines accordent leur temps aux jeunes au minimum deux heures par mois avec des échanges quotidiens. C’est du bénévolat sur du temps professionnel et parfois personnel.
Le but, c’est de les aider à consolider leur projet professionnel », souligne Amandine Villaréa, Consultante Relations Entreprises pour l’Apec. Cependant, ils ne sont pas seuls puisque l’Apec reste en support en ce qui concerne les démarches liées à la recherche d’emploi (préparation d’un entretien, d’un CV, d’un profil LinkedIn, etc.).
De même, France Travail participe activement au sourcing et à la promotion de l’opération auprès des jeunes diplômés en recherche d’emploi, proposant ainsi de nombreuses candidatures dans le cadre de la coopération entre les deux organismes.
« L’intérêt pour les recruteurs potentiels, c’est d’avoir un autre regard sur les jeunes diplômés, une approche plus personnalisée qu’à travers un CV et une lettre de motivation par l’intermédiaire des parrains et marraines car le réseau compte énormément. »
(Catherine Poggi)
Une opération bénéfique pour tout le monde
Au-delà du potentiel emploi que les jeunes diplômés vont pouvoir trouver, le dispositif Sésame Jeunes Talents leur permet également de se constituer un réseau d’acteurs importants sur le long terme.
Côté recruteurs, le dispositif permet aux entreprises de travailler sur leur marque employeur en montrant leur volonté d’aider les jeunes et de faire fonctionner le marché de l’emploi sur le territoire.
Mais c’est également un gage de confiance et de qualité. « L’intérêt pour les recruteurs potentiels, c’est d’avoir un autre regard sur les jeunes diplômés, une approche plus personnalisée qu’à travers un CV et une lettre de motivation par l’intermédiaire des parrains et marraines car le réseau compte énormément », explique Catherine Poggi.
Lors de la première édition qui a eu lieu en 2021 à Ajaccio, les résultats étaient encourageants.Parmi les seize participants, douze ont trouvé un emploi ou créé une entreprise. « 75 % des jeunes ont intégré le marché du travail, notamment grâce aux parrains et marraines. C’est une réussite qui a eu lieu lors d’un moment compliqué », s’enthousiasme Amandine Villaréal.
À la fin de l’expérience, non seulement la majorité des jeunes diplômés ont pu intégrer le monde du travail, mais les parrains et marraines ont aussi pu en ressortir grandis. « Ils ont découvert des parcours et des diplômes qu’ils ne connaissaient pas forcément donc je pense que cela peut changer leur regard sur les jeunes diplômés », conclut-elle.
« Les parrains et marraines accordent leur temps aux jeunes au minimum deux heures par mois avec des échanges quotidiens. C’est du bénévolat sur du temps professionnel et parfois personnel. Le but, c’est de les aider à consolider leur projet professionnel. »
(Amandine Villaréal)