D’un côté, des secteurs économiques à la recherche de nouveaux talents, de l’autre, des demandeurs d’emploi prêts et motivés. Faire se rencontrer cette offre et cette demande et, ainsi, créer des occasions de liens, c’est tout l’objectif des ateliers « Détection de potentiel ». Découverte assurée.
Sur l’Île-de-beauté, 5 secteurs connaissent des tensions en termes de recrutement : l’hôtellerie-café-restaurant, le commerce, le service à la personne, le bâtiment et le transport/logistique. Dans le même temps, plusieurs milliers de personnes sont à la recherche d’un emploi ou en projet de reconversion.
Pour susciter la découverte de ces secteurs qui recrutent et accompagner de manière dynamique et originale les demandeurs d’emploi, Pôle emploi a donc mis en place un format immersif nouveau : les ateliers « Détection de potentiel ».
Déclinés à l’échelle nationale, ils prennent, en Corse, la forme d’une demi-journée, animée par des conseillers formés pour l’occasion, et consacrée à un secteur en particulier. Les 7 agences du territoire en organisent un par mois.
3 étapes pour faire découvrir et donner envie
« On commence par une mise en situation de poste. Pour l’hôtellerie par exemple, chaque candidat peut être à la fois commis de cuisine, serveur ou encore femme de chambre. » (Sandra Serpaggi)
« Chaque atelier réunit 10 candidats au maximum. Il se décline en 3 étapes pour explorer les potentiels d’habiletés des demandeurs d’emploi sur le secteur, explique Sandra Serpaggi, responsable des Ateliers « Détection de Potentiel » pour le Pôle emploi Corse. On commence par une mise en situation de poste. Pour l’hôtellerie par exemple, chaque candidat peut être à la fois commis de cuisine, serveur ou encore femme de chambre. Et à travers ces exercices, on va pouvoir observer leur capacité individuelle à travailler en équipe, à respecter des consignes, à communiquer… »
Après s’être glissés dans la peau d’un professionnel de l’hôtellerie, de la restauration ou du bâtiment, les candidats peuvent découvrir plus largement le secteur exploré par l’atelier grâce à l’intervention d’un spécialiste : un responsable d’entreprise ou un organisme de formation.
Pour le premier atelier organisé le 10 février à Ajaccio et consacré à l’hôtellerie-café-restaurant, le directeur de l’Hôtel du Golfe, Marc Goetz, a par exemple rappelé aux candidats la diversité d’établissements regroupés dans l’hôtellerie (des campings aux palaces 5 étoiles), la diversité des métiers exercés et bien sûr les différentes compétences attendues par le secteur.
« Ma motivation pour participer à cet atelier, c’était justement de partager avec les candidats présents le fait qu’un hôtel est une entreprise complète dans laquelle on trouve des postes techniques, des commerciaux, des postes de réception et de service, des cuisiniers ou encore, en étage, des gouvernantes et femmes de chambres, raconte Marc Goetz. Cela veut donc dire que ce secteur a besoin de multiples qualités professionnelles que les demandeurs d’emploi peuvent avoir de par leur expérience passée, et qu’il offre aussi un potentiel de structuration de carrière professionnelle ».
Se découvrir pour s’accomplir ?
« Il n’est pas rare de voir qu’une personne s’estime par exemple peu rigoureuse alors que durant la mise en situation elle a, au contraire, fait preuve de beaucoup de rigueur. » (Sandra Serpaggi)
Les demandeurs d’emploi s’y retrouvent-ils ? Se découvrent-ils vraiment des aptitudes pour des métiers qu’ils souhaitaient rejoindre ou n’avaient même pas imaginé faire au vu de leur parcours passé ?
La troisième et dernière étape des ateliers est justement prévue pour le savoir. Chaque candidat est alors invité à remplir un questionnaire d’auto-positionnement. Il doit cocher entre 1 (pour le moins) et 5 (pour le plus) cases pour indiquer ce qu’il ressent sur chaque proposition.
Par exemple : je me sens capable d’effectuer des tâches répétitives, je me sens capable d’appliquer une norme propre à une enseigne, je me sens capable d’écouter un client afin de mieux lui répondre…. « Cet exercice va nous permettre de comparer les résultats entre le ressenti du candidat sur ses compétences et ce que notre animateur et les autres ont pu observer lors de la mise en situation. Il n’est pas rare de voir qu’une personne s’estime par exemple peu rigoureuse alors que durant la mise en situation elle a, au contraire, fait preuve de beaucoup de rigueur, illustre Sandra Serpaggi. En fait, notre intention est de valoriser les candidats pour leur permettre d’aller explorer de nouveaux métiers ».
Chaque atelier « Détection de potentiel » se clôt donc par un débriefing collectif avec l’animateur et par un débriefing individuel. Et dans ce dernier échange, les conseillers Pôle emploi font des propositions aux demandeurs d’emploi pour dynamiser leur parcours : les accompagner pour se former dans le secteur exploré, ou y effectuer une période d’immersion par exemple.
« Je trouve ce format vraiment opportun. Non seulement, c’est intéressant de faire l’exercice d’expliquer notre secteur, ses métiers et ses attentes avec des mots simples et des exemples évocateurs. Mais en plus, cela génère une proximité qui n’est pas toujours facile à trouver sinon. Les candidats ne se sentent pas toujours à l’aise pour franchir la porte d’un hôtel et poser des questions par exemple. Alors que là, on peut échanger très aisément, prendre conscience de la pertinence des réflexions et démarches des candidats …, souligne Marc Goetz avec enthousiasme. De telles initiatives sont vraiment bienvenues pour côtoyer des profils nouveaux, leur donner à voir tous les débouchés potentiels et finalement mettre un coup de projecteur sur nos secteurs ».