« L’absence de solution de garde est le premier frein de retour à l’emploi » explique Amel Bel Hadj, conseillère France Travail à l’origine de ce dispositif initié il y a deux ans.
Les ateliers SOS Nounou sont nés d’un double constat : d’un côté, des parents demandeurs d’emploi, majoritairement des mères isolées, sans solution de garde pour leurs enfants ; de l’autre des assistantes maternelles agréées à la recherche de contrats. C’est donc en toute logique que l’idée lui est venue d’organiser ces rencontres afin de créer des connexions et faciliter les démarches.
Prendre conscience de ses droits
Chaque session démarre par une présentation détaillée des aides financières à la garde d’enfants et leur fonctionnement : qu’est-ce que le Complément du libre choix de Mode de Garde (CMG) ? Comment ça marche ? Comment faire la demande ? Quels sont les revenus pris en compte ? Que déclarer ? Ce moment est une clé d'entrée indispensable pour mettre les parents dans de bonnes conditions. Beaucoup sont freinés par la méconnaissance de la profession et des démarches à suivre. Ils ignorent les droits dont ils bénéficient et craignent le budget que représente l’emploi d’une assistante maternelle. « C’est une réunion très complète où l’animatrice explique tout de notre métier » confirme Jamila Chakkar, assistante maternelle ayant participé à l’un de ces ateliers. Les mamans présentes découvrent les avantages et la flexibilité de faire appel à une nounou. Contrairement aux crèches, elles acceptent les gardes le soir et le week-end, mais aussi celles pendant les périodes de recherche d'un emploi. « Les mamans me remercient en me disant qu’en plus de les aider à trouver quelqu’un, l’atelier leur apprend beaucoup de choses » confirme la conseillère. Pour ne rien perdre de toute l’information, chacune se voit remettre un document récapitulatif complet à l’issue de la matinée.
Se rencontrer autrement
Après cette première étape vient le moment des présentations. Les mamans exposent à tour de rôle leurs besoins spécifiques de garde, le degré d’urgence et leur zone de résidence. Puis, les assistantes maternelles se présentent à leur tour, en mettant en avant leurs activités, leurs formations et leurs avantages. Lorsqu’elles en ont, elles distribuent leurs cartes de visite. Avant chaque réunion, Amel les briefe pour les aider à se préparer. Elles mettent ainsi toutes les chances de leur côté pour assurer la réussite de cette rencontre.
Les deux groupes sont ensuite invités à discuter de manière informelle, à échanger leurs coordonnées, afin de se recontacter et contractualiser si affinités. « C’est devenu un véritable job dating. Parfois, certaines sont tellement pressées qu’elles commencent à faire ensemble les démarches sur la CAF ! » raconte l’animatrice. Ces rencontres physiques permettent de faire tomber les barrières et d’instaurer un autre type de relation. Elles créent un espace d’échanges directs. Le tout dans un environnement détendu et animé. Cafés, petits gâteaux sont aussi au rendez-vous, ainsi que des dessins pour occuper les enfants qui sont évidemment les bienvenus. « L’animatrice nous met très à l’aise. Et le fait de se voir directement provoque un déclic ! » constate Jamila.
Mieux encore, faire son choix autrement que sur une simple liste de noms permet d’éviter certaines discriminations. « On n’est pas là pour se juger, mais vraiment pour s'entraider ! » insiste Amel. Chaque mois, les ateliers comptent entre 20 et 30 participants et les concrétisations sont nombreuses. « Ça marche très bien, on a des retours régulièrement de personnes qui ont trouvé grâce à l’atelier » se réjouit la conseillère. Avec le bouche-à-oreille, les demandes affluent. Le concept a même été repris dans d’autres agences France Travail à Orléans. « Ça aide les parents comme les assistantes maternelles. C’est une très belle idée dont je suis reconnaissante » confie Jamila. Que demander de
plus ?