17 recrutements en 3 mois ? Défi relevé !

En 2023, le groupe hôtelier Beelodge décide de créer un nouvel établissement à Blois. Ouverture prévue : début avril 2024. Pour recruter en quelques mois tout le personnel de son futur complexe hôtelier, ce groupe familial lyonnais a fait appel à France Travail. Une relation de confiance, de nombreux dispositifs adaptés et la mobilisation de toutes les équipes de l’agence France Travail de Blois-Gare et Blois Laplace ont permis de relever le défi.

L’hôtel 3 étoiles Beelodge Blois Centre est un tout nouvel établissement, qui a ouvert en avril 2024. Pour préparer l’ouverture, le groupe a dû embaucher très rapidement. « Nous avons eu un besoin très important en recrutement, puisque nous partions de zéro, avec toute une équipe à monter », explique Laure Malaquin, directrice de l’établissement.

En tout, ce sont 17 postes qui devaient être pourvus avant l’ouverture. Pour réaliser ces recrutements, le groupe Beelodge a choisi de se tourner vers l’agence France Travail de Blois-Gare, toute proche du site de l’hôtel. « Nous avons eu un premier contact téléphonique en décembre 2023, au cours duquel ils nous ont fait part de leur projet », se souvient Arnaud Lamauve, conseiller entreprises. Le groupe Beelodge présente ses besoins concrets, à commencer par le nombre et le type de postes à pourvoir. « Cela me permet de savoir si on est sur des métiers en tension ou non, et quels dispositifs je vais pouvoir mobiliser », explique Arnaud Lamauve. Autre question cruciale, le calendrier : « Il y avait deux deadlines : d’abord la date d’accueil dans l’établissement pour pouvoir former les personnes, ensuite la date d’ouverture. »

Les délais sont serrés : trois mois pour réaliser l’ensemble des recrutements. France Travail et Beelodge se mettent d’accord sur les échéances et établissent un rétroplanning : les efforts se concentrent sur d’abord les offres destinées aux managers, qu’il faut accueillir et former les premiers ; les postes de serveurs et du personnel de chambre viennent plus tard. « Nous avons démarré les recrutements des responsables de service en janvier, et des autres collaborateurs en mars. », détaille Laure Malaquin.

Il s’agit également de caler des points intermédiaires pour s’assurer de maintenir la communication tout au long de la période de recrutement. « France Travail sait travailler très étroitement avec les entreprises, de façon très pragmatique et opérationnelle, avec les mêmes outils que le privé : des plannings, des objectifs, des choses très calibrées, tout en ayant un objectif de satisfaction », indique Arnaud Lamauve. Pour lui, le premier entretien avec le recruteur est fondamental, parce qu’il permet de créer une vraie relation : « Nous avons besoin de ce moment d’échanges initial pour donner des perspectives concrètes et partagées. C’est à ce moment que l’employeur décidera de confier la quasi-exclusivité des ses recrutements à France Travail et de dépenser son énergie et son temps de recrutement avec des acteurs choisis. Or c’est quand même un vrai plus pour l’employeur d’avoir un seul interlocuteur. »


Mettre en avant les valeurs du groupe

C’est le choix qu’a fait le groupe Beelodge. « Nous avons collaboré avec France Travail pour l’ensemble de nos recrutements. Arnaud nous a accompagnés dans la création des annonces et la gestion des candidatures », raconte Laure Malaquin. En effet, la rédaction des annonces est une tâche plus ardue qu’il n’y paraît. « Quand ce sont les employeurs qui rédigent les offres, elles ne sont pas toujours attractives », explique Arnaud Lamauve. « Ils ne positionnent pas toujours les valeurs qu’ils veulent faire vivre, l’accompagnement qu’ils vont offrir. » Arnaud Lamauve a donc consacré beaucoup de temps et d’énergie à créer des offres qui reflétaient le positionnement et les valeurs du groupe. « En l'occurrence, il s’agissait notamment de la diversité : Beelodge était prêt à accueillir tout le monde — y compris des débutants, des personnes de tout âge ou de toute origine professionnelle. »

Ces valeurs fortes sont un atout que l’agence France Travail a voulu mettre en avant. « Nous avons eu l’opportunité de présenter l’entreprise, ses valeurs, et les postes à pourvoir, à l’ensemble des conseillers France Travail, ce qui nous a permis de diffuser plus largement nos offres », explique Laure Malaquin. La représentante du groupe Beelodge a pu rencontrer la soixantaine de personnes qui composent l’équipe de l’agence France Travail, dont la vingtaine de conseillers qui se consacrent à l’accompagnement des demandeurs d’emploi. « Cela permet de mettre un visage sur un nom, de montrer notre dispositif et notre structure au recruteur, et de lui permettre de nous communiquer ses valeurs et la façon dont il veut positionner ses annonces », explique Arnaud Lamauve. « Ils avaient quand même 17 recrutements à faire en 3 mois, c’est considérable, donc l’implication complète de toutes nos équipes était essentielle et nous donnait une meilleure chance de remplir notre contrat dans les délais », poursuit-il.


Mobiliser tous les dispositifs

Pour permettre à tous ces recrutements d’aboutir malgré des délais serrés, France Travail a également déployé de nombreux dispositifs à sa disposition. « Dans la mesure où ils étaient prêts à embaucher des débutants, nous leur avons proposé la méthode de recrutement par simulation pour tous les postes de serveur, de valet et de femme de chambre, et on a eu du succès. » La méthode de recrutement par simulation (ou MRS) est un produit France Travail qui permet de recruter des personnes grâce à des tests détectant leurs « habiletés » (la capacité à faire quelque chose), y compris lorsqu’elles ne possèdent pas, a priori, un CV correspondant au poste. Une technique inhabituelle, qui nécessite parfois de convaincre les employeurs. « Dire que pour certains postes, on va recruter des personnes qui n’ont pas de CV, pas d’expérience, qui n’ont rien prouvé, ça interpelle. »

Les représentants de Beelodge ont d’abord participé à des petits déjeuners d’entreprises et à des présentations de la MRS. « Cela leur a permis de voir que ces outils sont utilisés par des gens de leur corporation, et de constater de visu comment fonctionnent ces outils, pour qu’ils puissent se dire que ça peut fonctionner pour eux », explique Arnaud Lamauve. À l’arrivée, Laure Malaquin est convaincue : « La MRS nous a permis de recruter des débutants désireux d’apprendre un nouveau métier », indique-t-elle.

Parmi les autres outils utilisés, les immersions ont permis de fiabiliser les recrutements : « Pendant une immersion, les demandeurs restent allocataires de France Travail mais sont mis à disposition de l’employeur pendant une à deux semaines, pour voir si ça matche, si les attendus sont là pour chacune des deux parties », explique Arnaud Lamauve. À l’issue de cette période, si le candidat et l’employeur sont satisfaits, il y a embauche. Dernier dispositif clé, les préparations opérationnelles à l’emploi, ou POE.. « Il se peut qu’à l’issue de l’immersion, l’employeur soit séduit par le candidat, mais estime qu’il n’est pas tout à fait à niveau en termes de compétences », poursuit Arnaud Lamauve. Avec la POE, le demandeur reste allocataire de France Travail, mais un plan de formation est établi conjointement avec l’employeur et le candidat. Pendant une période déterminée, l’employeur aura le demandeur d’emploi chez lui, le formera sur des compétences clés identifiées, avec un plan de formation et un tutorat. « À l’issue, il y a obligation d’embauche », indique Arnaud Lamauve. « Tout cela fiabilise le recrutement parce qu’on sait que le savoir-être est OK, et qu’il ne reste qu’à former sur les compétences. »


Prolonger le partenariat

Grâce à tous ces dispositifs et à l’implication des équipes, toutes les embauches ont été réalisées dans les délais impartis, et le Beelodge Hotel Blois Centre a ouvert à la date prévue en avril 2024. Mais l’histoire ne s’arrête pas là pour autant. « Quand on a un partenariat comme celui-ci, on cherche à le faire vivre. En l'occurrence, nous avons continué à inviter Laure Malaquin à des petits déjeuners professionnels et à des évènements », indique Arnaud Lamauve.
Laure Malaquin se souvient notamment de l’un de ces évènements : « Nous avons pu essayer des méthodes de recrutement originales comme Le Stade vers l'emploi, mêlant athlétisme et recrutement, dans une ambiance conviviale ». Le Stade vers l’emploi est une manifestation organisée par France Travail : une centaine de demandeurs d’emploi et une vingtaine de recruteurs sont conviés à une matinée d’activités sportives (modérées), auxquelles tous participent ensemble. « Par contre les deux parties viennent sans étiquette. Personne ne sait qui est qui », explique Arnaud Lamauve « Il y a des matchs, des activités sportives, et les armes tombent, les savoir-être se révèlent, c’est le propre du sport ». À midi, à l’issue des activités sportives, un déjeuner est offert et on découvre alors qui est qui. Les demandeurs d’emploi peuvent ensuite se positionner pour un entretien avec les recruteurs avec qui ils viennent de passer leur matinée. « Ce qui est formidable, c’est que les personnes viennent sans CV ni rien, et que c’est vraiment leur personnalité qui va jouer. Laure est venue parce que je l’avais sollicitée en lui disant : on ne sait jamais, pour vos prochains recrutements vous pourriez découvrir des pépites. Et effectivement, elle a eu des entretiens. C’est un format qui est tellement original que ça lui a apporté quelque chose. »

Enfin, Beelodge a participé au dispositif de « stage dating » de l’agence de Blois-Gare : France Travail sélectionne des jeunes demandeurs d’emploi pour leur faire rencontrer des entreprises, notamment Beelodge, afin de passer des entretiens avec elles, de discuter de leur projet professionnel, et éventuellement de décrocher un stage en immersion. « Il s’agissait de déclencher des immersions, en expliquant aussi aux employeurs que l’idée n’était pas nécessairement qu’ils recrutent derrière, mais déjà qu’ils aident des jeunes à trouver leur orientation de demain », raconte Arnaud Lamauve. « L’idée, c’est toujours de faire vivre l’emploi », conclut-il.