Chaque jour de la semaine, en période scolaire, le chauffeur de car effectue deux ramassages : un le matin et un en fin d'après-midi. Historiquement, ce métier propose donc la moitié de ses postes à temps partiel, avec une moyenne d'âge dépassant les 50 ans. La pandémie de Covid-19 a ainsi eu un impact important sur les effectifs : « De nombreux conducteurs et conductrices ont préféré démissionner plutôt que de courir un risque pour leur santé », remarque Olivier Gougeon, délégué régional de la Fédération nationale du transport de voyageurs. En Bretagne, le transport scolaire a donc besoin de 350 candidats conducteurs pour boucler cette saison, maintenant que la situation sanitaire s’est améliorée.
Des qualités humaines primordiales
Comment devient-on conducteur de transport scolaire, et quelles sont les formations nécessaires pour y parvenir ? « Il faut adopter une conduite souple et sécurisée et posséder des qualités humaines telles que le sens de l'accueil, mais aussi une capacité à résister au stress, à résoudre des conflits et à porter assistance à ses passagers, en maîtrisant notamment les gestes de premiers secours », explique Éric Godefroy, délégué régional chez AFT Transport Logistique.
Il existe deux voies possibles pour se former au métier :
- La première, en obtenant un titre professionnel de conduite de transport en commun sur route, en trois mois. Dans ce cas, la formation peut être financée par Pôle emploi, la Région ou l'OPCO Mobilités.
- Autre possibilité : passer le permis D en un mois puis suivre la Formation initiale minimale obligatoire voyageurs, elle aussi sur un mois. En suivant cette voie, la formation peut être financée par le Compte professionnel de formation (CPF) ou encore par une entreprise.
Des opportunités à temps partiel
Qu'en est-il des salaires ? Si les chauffeurs à temps plein touchent plus que le Smic, « les conducteurs de cars scolaires à mi-temps gagnent entre 500 et 600 euros par mois, lissés sur l'année », précise Olivier Gougeon. Et même à temps partiel, les opportunités sont larges. En témoignent les profils de plus en plus variés de personnes pratiquant ce métier, avec notamment 30% de conductrices au volant de cars scolaires. Aussi, le temps partiel permet à chacun d'adapter son planning en combinant ce travail avec d'autres activités. « Nous retrouvons ainsi de nombreux chauffeurs par ailleurs autoentrepreneurs, agriculteurs, artisans. Plus original, nous comptons dans nos rangs un musicien, une professeure de kayak, un joueur de football semi-professionnel et même une dessinatrice de BD », se réjouit le délégué.
Dans le Finistère, une expérience, financée par la Région en collaboration avec Pôle emploi, a été menée afin de formaliser le bi-emploi, en rapprochant un employeur de l'aide à domicile avec un employeur de transport scolaire. « Ensemble, ils sont parvenus à aménager l'équivalent d'un temps plein entre leurs deux activités », se réjouit Olivier Gougeon