En Corse, l’alternance attire de plus en plus de jeunes. Entreprises et centres de formation s’allient pour proposer des parcours qui associent théorie et pratique. À la clé ?
L’apprentissage d’un métier et l’obtention d’un diplôme ou d’une qualification. Un moyen idéal pour les employeurs de faire découvrir des métiers et de recruter des jeunes talents passionnés.
Du 25 septembre au 16 octobre a eu lieu le salon en ligne de l’alternance en Corse. L’occasion pour des jeunes de découvrir ce système de formation qui diffère quelque peu de la voie classique.
« Ce type d’événement permet aux employeurs et aux centres de formation qui ont toujours des places disponibles de capter du public », explique Sandra Serpaggi, responsable entreprise pour la région Corse à France Travail.
Si se lancer dans l’alternance peut être intimidant pour certains, ceux qui ont pu en faire l’expérience en ressortent grandis et satisfaits.
C’est le cas de Maxime Roussel, chef pâtissier à la tête de la pâtisserie-chocolaterie Quadru à Ajaccio, pour qui cette voie était une évidence : « Je suis passionné par ce métier. Me diriger vers l’apprentissage était logique ».
Mais de quoi parle-t-on exactement lorsqu’il est question d’alternance ?
Deux contrats pour un système de formation professionnalisant
Concrètement, l’alternance est une formation qui mêle des périodes d’enseignement pratique au sein d’un établissement de formation avec des périodes de travail en entreprise, ce qui permet aux candidats de mettre le pied à l’étrier tout en étant accompagnés et rémunérés.
L’alternance repose sur le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. « Ces dispositifs sont une passerelle vers l’emploi et la qualification puisque tous les deux amènent à un diplôme ou à une reconnaissance au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) », souligne Sandra Serpaggi.
La différence ? Le contrat d’apprentissage vise à valider un diplôme ou un titre professionnel. Il concerne les jeunes de 16 à 30 ans, et au-delà s’ils sont en situation de handicap, avec des formations allant du CAP/BEP au bac +5, tandis que le contrat de professionnalisation s’adresse aux demandeurs d’emploi qui ont 26 ans ou plus, aux jeunes de 16 à 25 ans bénéficiaires du RSA, de l’AAH ou aux personnes ayant bénéficié d’un CUI.
À la différence du contrat d’apprentissage, il a pour objectif de valider une qualification professionnelle.
« J’ai la chance d’avoir une apprentie de 17 ans qui est passionnée par le métier. Ce n’est pas la première, mais c’est à chaque fois un plaisir. En tant qu’artisan, c’est important pour moi de transmettre la passion du métier. »
(Maxime Roussel)
Valoriser des métiers par la pratique et la passion
En Corse, l’alternance a su séduire des jeunes avec plus de 3000 apprentis en 2022. « Les jeunes corses sont de plus en plus attirés par l’alternance.
Ils étaient moins nombreux lorsqu’il y avait une petite dizaine de centres de formation il y a cinq ans. Maintenant, on en compte le double », s’enthousiasme Sandra Serpaggi.
Cette attractivité repose également sur la large palette de formations et de secteurs proposés : informatique, télécommunication, commerce, bâtiment, santé, social, agriculture, banque, animation, etc. Se lancer dans l’alternance n’est pas toujours chose aisée.
« J’étais bon élève donc on voulait m’envoyer d’office vers la voie générale. Il a fallu batailler un peu pour convaincre ma famille, mais ce métier était vraiment une passion.
C’est valorisant d’apprendre le métier en le pratiquant », confie Maxime Roussel. Pour le chef pâtissier, un peu de passion, de persévérance et d’huile de coude lui ont permis d'expérimenter l’alternance. « Il faut aller au bout de son projet, le plaisir n’en sera que plus grand », ajoute-t-il.
« Il y a des aides gouvernementales qui peuvent aider à l’intégration. Mais c’est aussi la possibilité de former des collaborateurs qui deviendront des tuteurs et de favoriser des groupes mixtes et intergénérationnels en entreprise. L’alternance est un facteur d’intégration très fort au niveau de l’entreprise d’autant plus qu’il est difficile aujourd’hui de recruter » (Sandra Serpaggi)
L’alternance, moteur du développement économique en Corse
Aujourd’hui, il dirige son propre établissement. Son expérience l’a poussé à accompagner des alternants : « J’ai la chance d’avoir une apprentie de 17 ans qui est passionnée par le métier.
Ce n’est pas la première, mais c’est à chaque fois un plaisir. En tant qu’artisan, c’est important pour moi de transmettre la passion du métier ». L’alternance permet aux entreprises locales comme Quadru d’être soutenues dans leurs efforts de formation et de recrutement.
Sur l’Île de Beauté, cela concerne principalement des entreprises de un à neuf salariés. Et sur le terrain, les résultats sont là. « Dans les bilans de tous les centres de formation qui proposent l’alternance, il y plus de retour à l’emploi », note Sandra Serpaggi.
De plus, l’alternance présente certains avantages financiers pour les entreprises, notamment l’exonération des cotisations salariales. « Il y a des aides gouvernementales qui peuvent aider à l’intégration. Et c’est aussi la possibilité de former des collaborateurs qui deviendront des tuteurs et de favoriser des groupes mixtes et intergénérationnels en entreprise. L’alternance est un facteur d’intégration très fort au niveau de l’entreprise d’autant plus qu’il est difficile aujourd’hui de recruter », affirme la responsable entreprise. Au-delà des employeurs, l’alternance est bénéfique pour le tissu économique local, notamment au niveau du territoire Corse.